Des robots sont exposés à la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette, le 1er avril 2019
Des robots sont exposés à la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette, le 1er avril 2019, à Paris
Les robots en action à la Cité des sciences
Des robots sont exposés à la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette, le 1er avril 2019
Des robots sont exposés à la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette, le 1er avril 2019, à Paris
Job le Renard, Poppy, Pepper et autres robots prennent leurs quartiers à la Cité des sciences à Paris pour une exposition qui présente ces machines dans leur réalité technologique, loin des fantasmes et des craintes qu'elles suscitent parfois.
L'objectif de l'exposition permanente, qui ouvre mardi sur 900 m2, est de «démythifier le robot afin que nos contemporains comprennent ce qu'il en est», déclare à l'AFP son commissaire scientifique Jean-Paul Laumond, directeur de recherche CNRS.
Le mot robot est apparu pour la première fois en 1920 dans une pièce de science-fiction du dramaturge Karel Capek. Il est formé à partir du mot tchèque «robota» qui signifie «corvée».
«Mon postulat de départ était qu'on ne parle pas de science-fiction car nous sommes à la Cité des sciences et de l'industrie. Ici il faut parler technique et peut-être, ainsi, émerveiller le public sur la capacité de l'homme à fabriquer de telles machines», explique Jean-Paul Laumond, chercheur en robotique depuis 35 ans.
En introduction, le visiteur est invité à distinguer les vrais robots de ceux qui n'en sont pas. Sous les robots C-3PO et R2-D2 de la saga Star Wars se cachent des acteurs déguisés. En revanche, un banal ascenseur, équipé de capteurs pour détecter les présences et décider ou non de fermer ses portes, en est un.
Conditions requises pour être un robot, machine qui produit du mouvement? «Avoir des capteurs qui reçoivent de l'information de l'extérieur, un programme qui interprète ces informations et un programme qui déclenche une action», énumère Pierre Duconseille, commissaire de l'exposition.
Job, le renard électronique au pelage roux, conçu en 1953 par le cybernéticien français Albert Ducrocq, était déjà capable de se déplacer en suivant une source lumineuse tout en évitant les obstacles.
Le développement de l'informatique dans les années 1950 va permettre aux robots de devenir des «machines intelligentes» puis de s'épanouir dans l'industrie, notamment automobile, à partir des années 1960.
- «Tour de force» -
Dans l'exposition, les robots ne se tournent pas les pouces. L'aimable robot humanoïde Pepper explique comment il est conçu et comment le sont certains de ses compagnons comme le robot ovoïde familial Keecker. Pas de chance pour ce dernier: la jeune pousse française qui l'avait développé vient tout juste de faire faillite faute d'avoir réussi à lever des fonds.
Au total, plus d'une vingtaine de robots sont en action dans l'exposition. «Un tour de force muséographique», souligne Bruno Maquart, président d'Universcience.
Le visiteur est invité à se prendre au jeu. Dans «l'atelier robotique», il doit assembler différents éléments (capteurs, actionneurs, programme) pour concevoir un robot adapté à une mission précise comme celle de ramasser des balles de golf.
Il peut ensuite s'essayer à attraper divers objets (rouge à lèvres, éponge...) avec plusieurs sortes de préhenseurs (pinces, ventouses, électro-aimants) avant d'admirer la main robotique conçue par l'entreprise allemande Schunk. Destinée à la recherche, ce bijou technologique possède 20 articulations et 9 moteurs.
Derrière tous ces robots, il y des années de travail en laboratoire, des échecs, des recommencements et parfois un déploiement important de moyens.
Le grand robot humanoïde Pyrène du laboratoire LAAS-CNRS à Toulouse est capable de se déplacer en s'adaptant au terrain tout en portant des charges, montre un film. Mais il lui arrive de tomber et de se casser.
Si l'un s'entraîne à la marche, l'autre se montre curieux: le robot Poppy Torso de l'Inria (Institut national de recherche dédié au numérique), apprend comme un bébé, en explorant et en faisant des erreurs.
Les robots sont encore très spécialisés. «La polyvalence qu'on associe souvent aux robots imaginaires n'est pas inatteignable mais on en est encore très loin», relève l'anthropologue Denis Vidal, co-commissaire scientifique de l'exposition.
Une oeuvre commandée au plasticien Aurélien Bory et intitulée TROBO apporte une touche de poésie à l'exposition. Deux robots industriels s'attachent à écrire le mot ROBOT avec leurs bras articulés mais ils se trompent...
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