Virus Les singes aussi peuvent tirer profit de la distanciation sociale 

Relaxnews

12.5.2020 - 13:19

La Pre Wikberg et ses collègues ont étudié la matière fécale de 45 singes rassemblés en huit groupes sociaux différents dans une petite forêt près des villages de Boabeng et Fiema au Ghana.
La Pre Wikberg et ses collègues ont étudié la matière fécale de 45 singes rassemblés en huit groupes sociaux différents dans une petite forêt près des villages de Boabeng et Fiema au Ghana.
Source: Relaxnews

Selon des chercheurs américains de l'université du Texas à San Antonio, les animaux sauvages peuvent nous en apprendre beaucoup sur l'importance d'instaurer des mesures telles que la distanciation sociale afin de limiter la propagation de virus et de maladies. 

Les scientifiques à l'origine de cette étude ont observé des singes dans leur milieu naturel afin de comprendre le rôle que jouent la génétique, l'alimentation et les regroupements sociaux sur les microbes présents dans l'intestin d'un animal, autrement dit son microbiote.

«La transmission microbienne sociale entre les singes peut nous renseigner sur la manière dont les maladies se propagent. Cela correspond à notre situation actuelle où nous essayons de comprendre comment la distanciation sociale pendant la pandémie Covid-19 et les futures épidémies peut influencer la transmission des maladies», analyse Eva Wikberg, professeure adjointe au département d'anthropologie de l'université du Texas à San Antonio qui étudie l'interaction entre l'écologie, le comportement et la génétique chez les primates.

La Pre Wikberg et ses collègues ont étudié la matière fécale de 45 singes rassemblés en huit groupes sociaux différents dans une petite forêt près des villages de Boabeng et Fiema au Ghana. Les scientifiques ont constaté de grandes différences entre les microbiomes intestinaux selon les différents groupes de singes observés. 

Cette étude parue dans Animal Behaviour suggère que les microbes peuvent être transmis lors des rencontres entre groupes, ce qui pourrait se produire soit indirectement via des environnements partagés, soit directement via les interactions sociales. Les primates qui étaient les plus étroitement liés présentaient par exemple les microbiomes intestinaux les plus similaires.

«Les études sur les animaux sauvages peuvent nous apprendre beaucoup sur l'importance d'utiliser des interventions telles que la distanciation sociale pour assurer une communauté plus sûre pendant cette pandémie», estime la Pre Wikberg, qui souligne la nécessité de mener des recherches supplémentaires sur le sujet. 

En France, l'AP-HP a récemment lancé l'étude Covibiome, qui prévoit d'analyser le microbiote fécal de 300 malades du Covid-19. L'objectif est de déterminer le rôle potentiel que les bactéries intestinales pourraient jouer dans l'évolution de la maladie. 

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