NeurosciencesNotre sommeil profond montre à quel point nous sommes coopératifs
uc, ats
11.3.2024 - 16:22
Les ondes cérébrales émises pendant le sommeil profond dans une zone précise du cerveau permettent de déterminer le degré de coopération et de prosocialité d'une personne au quotidien. C'est ce que montre une étude bernoise publiée lundi dans The Journal of Neuroscience.
uc, ats
11.03.2024, 16:22
ATS
L'équipe de Daria Knoch à l'Université de Berne a constaté que plus il y a d'ondes lentes dans le carrefour temporo-pariétal droit durant les phases de sommeil profond, plus la personne agit de manière prosociale.
Cette région du cortex cérébral est notamment impliquée dans la capacité à se mettre dans la perspective d'autrui, indique la scientifique, citée dans un communiqué de l'alma mater bernoise. Les ondes cérébrales lentes apparaissent pendant le sommeil profond et témoignent d'une bonne qualité de sommeil.
Leur activité dans les différentes régions du cerveau est très individuelle et relativement stable dans le temps. Cela signifie que «chaque personne a son propre profil neuronal de sommeil», explique Lorena Gianotti, co-auteure de cette recherche.
Pot commun
Pour savoir si ce profil révèle quelque chose sur le degré de prosocialité d'une personne, l'équipe a examiné 54 personnes dormant sept à huit heures par nuit. Les données ont été recueillies à l'aide d'un système polysomnographique portable équipé de 66 électrodes placées sur la tête. Cela a été fait au domicile des participants afin de permettre un sommeil naturel.
La prosocialité des sujets a ensuite été évaluée à l'aide d'un jeu dans lequel ils disposaient d'un certain budget qu'ils pouvaient en partie garder pour eux ou affecter au bien commun. Lorsque le pot commun atteignait un certain seuil, les gains individuels augmentaient et la somme totale était ensuite partagée.
Résultats: un lien a effectivement été constaté entre les ondes lentes dans la zone cérébrale concernée et le comportement plus ou moins prosocial des participants durant le jeu. En l'occurrence, ce n'est pas la durée du sommeil qui est décisive, mais bien la qualité, note l'Université de Berne.
En comprenant mieux les mécanismes neurobiologiques impliqués, les scientifiques espèrent inspirer de futures approches sur la manière dont la prise de perspective et le comportement prosocial pourraient être influencés positivement.