Porc, vache, riz, blé...On connaît désormais la réalité de l'empreinte carbone de notre alimentation
Relax
26.10.2022 - 19:26
(ETX Daily Up) – A l'approche de la COP27, qui mettra de nouveau le monde devant ses responsabilités en envisageant toutes les mesures nécessaires à prendre afin de limiter le réchauffement climatique, des chercheurs américains ont calculé précisément l'impact de l'alimentation humaine sur le climat.
ETX Studio
26.10.2022, 19:26
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En 2021, une étude publiée dans la revue Nature Food indiquait que la production de notre alimentation était responsable de 37% des émissions de gaz à effet de serre, quand le secteur du transport n'en rejette «que» 28%. Pour mieux comprendre cet impact, on prend souvent l'exemple de l'élevage, responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre. Une donnée qui provient de la FAO, l'organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, et que l'on brandit souvent comme l'exemple phare pour comprendre le bilan carbone désastreux de notre assiette.
Nuances géographiques
Seulement voilà: on englobe toutes les productions dans un seul et même panier, sans ajouter de nuances géographiques. C'est la raison pour laquelle cette étude publiée dans la revue scientifique Nature Sustainability par des chercheurs de l'Université de Santa Barbara et du National Center for Ecological Analysis & Synthesis (NCEAS) risque d'avoir valeur de référence pour les années à venir.
Pour mesurer l'impact de notre alimentation, les scientifiques proposent en effet des analyses géospatiales en évaluant 99% de la production alimentaire sur terre et en mer et en prenant en compte l'utilisation de l'eau douce, la perturbation de l'habitat et la pollution par les nutriments. Ce travail a permis de cartographier la production alimentaire en fonction de ce que les scientifiques identifient comme des «pressions». Ils en sont venus à la conclusion que cinq pays, à savoir l'Inde, la Chine, les Etats-Unis, le Brésil et le Pakistan, contribuaient à près de la moitié des émissions carbone de la production alimentaire.
Vaches et cochons en première place
Sans surprise, les élevages bovin et porcin constituent les plus gros émetteurs de CO2. Le premier a un réel impact sur les gaz à effet de serre tandis que le second a des conséquences sur la qualité de l'eau, et c'est ce qui est nouveau dans notre compréhension de l'empreinte carbone de l'alimentation. Le bilan environnemental de la production de viande de porc est pire que celui du boeuf parce que les déchets générés par cette filière finissent dans les eaux usées.
Autre enseignement majeur: la filière des produits de la mer n'a pas seulement un impact environnemental sur les océans, mais aussi sur la terre. Les systèmes aquatiques ne produisent pourtant que 1,1% de la nourriture dans le monde alors qu'ils représentent 9,9% de l'empreinte carbone de l'alimentation. Les pêches de la morue, de la plie et du flétan ont un impact environnemental quatre fois plus élevé que les autres espères marines à cause des chalutiers qui détruisent les fonds marins lors de leurs saisies.
Et les céréales...
Du côté des productions de céréales, le riz et le blé constituent les deux cultures les plus néfastes pour la planète, non pas parce que nous adorons les sushis et le pain, mais en raison des énormes besoins en eau pour les faire pousser. A titre de comparaison, les productions de riz et de blé présentent les mêmes impacts environnementaux que le lait de vache et la production de viande de poulet.