De nouvelles découvertesPourquoi tant de statues égyptiennes n'ont-elles pas de nez?
tali
12.4.2019
Est-ce un hasard si de nombreuses sculptures égyptiennes n’ont plus de nez? Non, pense aujourd’hui un égyptologue américain qui présente une théorie passionnante. Spoiler: Obélix n’a rien à voir là-dedans.
Quiconque a vu ou lu «Astérix et Cléopâtre» sait comment le grand Sphinx de Gizeh a perdu son nez: c’est en escaladant l’édifice monumental qu’Obélix l’a fait tomber accidentellement. Tous les marchands de souvenirs voisins ont alors taillé le nez de leurs sphinx miniatures. Mais comment peut-on expliquer que justement, de nombreuses autres statues de l’Egypte ancienne ont également perdu leur nez?
Des dommages qui laissent supposer un modèle
Edward Bleiberg, conservateur de l’exposition égyptienne du Brooklyn Museum, a été sans cesse confronté à cette question par les visiteurs – et s’est lancé à la recherche d’indices. L’égyptologue considérait jusqu’alors qu’il allait de soi que ces morceaux de pierre vieux de plusieurs milliers d’années avaient été endommagés par le temps. Au cours de ses recherches, il a toutefois constaté que les dégradations laissaient supposer un modèle qui lui faisait douter du fait que ces dommages soient dus au hasard.
En effet, les statues, dont les morceaux peuvent se rompre rapidement, ne sont pas les seules à ne pas avoir de nez. Même dans les reliefs, de nombreuses silhouettes comportaient cette «blessure». La thèse d’Edward Bleiberg est donc la suivante: les nez ont été sciemment abîmés. Pourquoi? C’est ce que les experts cherchent aussi à découvrir.
Morts par étouffement
En effet, dans l’Antiquité, les Egyptiens attribuaient également de grands pouvoirs aux images, a déclaré Edward Bleiberg à la chaîne de télévision CNN. Selon leur croyance, la statue d’un dieu pouvait par exemple être habitée par le dieu représenté et l’image d’un être décédé pouvait abriter une partie de son âme. Ce vandalisme ciblé visait selon lui à «briser le pouvoir de l’image». «La partie du corps abîmée ne pouvait alors plus remplir sa fonction», soutient l’archéologue. Ainsi, l’esprit qui habitait l’image n’était plus capable de respirer sans nez – et s’étouffait en conséquence.
Toutefois, ceux qui s’attaquaient aux images n’étaient pas seulement motivés par la peur qu’une divinité ou qu’un être défunt puisse se venger, soupçonne Edward Bleiberg. L’iconoclasme était également et avant tout motivé par des raisons politiques. De cette manière, des souverains ambitieux ont probablement essayé de nuire à la réputation de leurs prédécesseurs et de réécrire l’histoire en leur faveur, estime le scientifique.
Des vandales très bien éduqués
Cela pourrait aussi être la raison pour laquelle seules quelques représentations de la reine Hatchepsout ont été conservées, par exemple. Son beau-fils Thoutmôsis III les a probablement fait démolir pour affaiblir les prétentions au trône des enfants d’Hatchepsout et renforcer la position de son propre fils, Amenhotep II: «Le règne d’Hatchepsout compromettait la légitimité du successeur de Thoutmôsis, c’est pourquoi Thoutmôsis a résolu ce problème en effaçant le souvenir d’Hatchepsout.»
Cependant, Edward Bleiberg ne souhaite pas considérer les destructeurs comme des vandales: «Ils n’endommageaient pas des œuvres d’art de manière irréfléchie et arbitraire. En réalité, leur travail précis laisse entendre qu’ils étaient bien éduqués.» Et pas seulement à l’usage du burin: «Souvent, au temps des pharaons, seul le nom de la personne ciblée était retiré sur les inscriptions. La personne qui effectuait ce genre de destruction devait également savoir lire», avance Bleiberg. Obélix, qui n’avait guère d’affinité avec les hiéroglyphes, devrait ainsi être éliminé de la liste de suspects…
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