Pollution sonoreStressés, certains lézards cherchent du réconfort... dans la nourriture
Relax
3.4.2023 - 10:39
(ETX Daily Up) – Lorsqu'ils entendent des bruits trop forts, comme celui des avions, certains lézards ont tendance à ingérer des quantités de nourriture plus importantes. Un mécanisme de défense contre le stress, mais qui ne suffit toutefois pas à les protéger entièrement, surtout lors des périodes de reproduction, pointe une étude.
03.04.2023, 10:39
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En cas de stress ou de situation générant une sensation d'angoisse, bon nombre d'entre nous cherchent du réconfort à travers la nourriture. Le phénomène est tellement répandu qu'on l'illustre par l'expression «manger ses émotions». Le parallèle va sans doute sembler étonnant, mais les humains ne sont pas les seuls à se réfugier auprès de la nourriture pour contrer ce genre d'émotions. Des chercheuses américaines de l'université d'État de l'Utah ont en effet constaté que certaines espèces de lézards adoptaient un comportement similaire. La raison s'avère toutefois radicalement différente: les reptiles réagissent ainsi lorsqu'ils sont confrontés aux effets néfastes de la pollution sonore provoquée par les humains.
Les auteurs de cette étude ont analysé des échantillons de sang de lézards de l'espèce aspidoscelis neotesselatus que l'on trouve principalement aux États-Unis, dans l'État du Colorado. Au fil de leurs recherches, ils ont pu constater que les taux de cortisol et de cétone étaient particulièrement élevés lorsque des avions passaient à proximité de ces lézards. Ils en ont également déduit que pour se protéger de ces sons trop forts, les reptiles avaient tendance à adapter leur comportement et à ingérer des quantités de nourriture plus importantes.
Les A. neotesselatus semblent donc avoir trouvé une parade pour amortir l'effet potentiellement négatif des nuisances sonores provoquées par les avions, qui survolent fréquemment leur région d'habitat. Mais ils subissent tout de même «un coût métabolique induit par la réponse au stress via l'accumulation de cétones, en particulier si l'on considère les animaux de plus petite taille» et encore plus si cela a lieu lors de la période de reproduction, précise l'étude.
La pollution sonore anthropique ne nuit d'ailleurs pas uniquement aux lézards. Toujours selon cette étude, elle aurait aussi un impact sur d'autres mammifères, tels que les fouines qui vivent à proximité de Fort Carson, base militaire américaine située dans le sud du Colorado. Pour se prémunir du stress généré par l'activité humaine, ces mustélidés auraient tendance à moins se déplacer, mais, tout comme les lézards, à manger davantage.