EmpaTraitement plus efficace de certaines tumeurs mis au point à l'Empa
me, ats
10.3.2022 - 11:33
Des chercheurs de l'Empa et de l'EPFZ ont mis au point un traitement «plus efficace et plus doux» de certains types de tumeurs qui ne répondent pas ou peu aux radiations. Ils ont utilisé des nanoparticules d'oxyde métallique.
Keystone-SDA, me, ats
10.03.2022, 11:33
10.03.2022, 12:06
ATS
Pour le traitement du cancer, on a souvent recours à la radiothérapie, qui peut être associée à la chirurgie et à la chimiothérapie. Toutefois, l'efficacité de l'oncologie moderne n'est parfois pas satisfaisante, car les tumeurs malignes ne réagissent pas toujours de manière assez sensible aux rayonnements ionisants.
«Si la sensibilité des cellules tumorales pouvait être augmentée, la radiothérapie pourrait être plus efficace et plus douce», explique Lukas Gerken, chercheur au Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) et de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).
Sensibiliser les cellules tumorales
L'équipe dirigée par Lukas Gerken travaille ainsi avec des oncologues de l'hôpital cantonal de St-Gall pour trouver des moyens de sensibiliser les cellules tumorales aux rayonnements. Les chercheurs ont utilisé des nanoparticules composées d'oxydes métalliques qui agissent comme radiosensibilisateurs.
Ils ont réussi à produire ces radiosensibilisateurs en grande quantité. Ils ont aussi analysé leurs effets de manière plus détaillée. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans la revue scientifique Chemistry of Materials, ont indiqué jeudi l'Empa et l'EPFZ.
Les chercheurs ont dû surmonter deux obstacles pour rendre ces nanoparticules utilisables pour un usage clinique: la production par les méthodes classiques de la chimie par voie humide rend difficile la production de quantités à l'échelle industrielle et il y a un manque d'analyses comparatives sur l'efficacité des différentes substances.
Plusieurs kilos par jour
Lukas Gerken a réussi à produire des radiosensibilisateurs à base d'oxydes métalliques en s'appuyant sur la «synthèse de flamme» pour obtenir des oxydes d'hafnium, de zirconium et de titane de la plus haute qualité. «Grâce à la méthode de production, il est même possible de synthétiser plusieurs kilogrammes par jour», explique le chercheur.
L'élément chimique hafnium a été détecté en 1923 par le chimiste et lauréat du Prix Nobel George de Hevesy et le physicien Dirk Coster. Le hafnium n'est normalement pas présent dans le corps humain et il n'est pas toxique. En oncologie, les chercheurs espèrent qu'il aura un effet de soutien dans le traitement du cancer. Les premiers essais cliniques ont déjà été réalisés, avec succès.