EPFZUn antidépresseur efficace in vitro contre une tumeur cérébrale
uc, ats
20.9.2024 - 11:33
Des scientifiques de l'EPFZ ont utilisé une plate-forme de scannage de médicaments qu'ils ont développée pour montrer qu'un antidépresseur déjà sur le marché tue les cellules de glioblastome, une redoutable tumeur du cerveau. Du moins in vitro et sur des souris. Des études cliniques sont prévues.
uc, ats
20.09.2024, 11:33
ATS
Le glioblastome est une tumeur cérébrale particulièrement agressive qui est actuellement incurable. La moitié des patients meurent dans les douze mois suivant le diagnostic.
Il est difficile de trouver des médicaments efficaces contre les tumeurs cérébrales, car de nombreux produits anticancéreux ne parviennent pas à franchir la barrière hémato-encéphalique pour atteindre le cerveau.
Une équipe dirigée par Berend Snijder, professeur à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), a identifié un candidat prometteur: un antidépresseur récent appelé vortioxétine. Ce médicament bon marché, qui a déjà été approuvé par des agences telles que la FDA aux États-Unis et Swissmedic, est capable de traverser la barrière hémato-encéphalique.
Avec des collègues de l'hôpital universitaire de Zurich (USZ), les auteurs ont utilisé une plate-forme de pharmacoscopie développée à l'EPFZ. Au total, l'équipe de recherche a testé jusqu'à 130 agents différents sur des tissus tumoraux de 40 patients. La vortioxétine s'est avérée être le principe actif le plus efficace, selon ces travaux publiés dans la revue Nature Medicine.
Efficace chez la souris
Dans une dernière étape, des scientifiques de l'USZ ont testé la vortioxétine sur des souris atteintes d'un glioblastome. Le médicament a également montré une bonne efficacité lors de ces essais, en particulier en combinaison avec le traitement standard actuel.
Le groupe prépare maintenant deux essais cliniques. Dans l'un, les patients atteints de glioblastome seront traités avec la vortioxétine en plus du traitement standard (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie). Dans l'autre, les patients recevront une sélection personnalisée de médicaments, que les chercheurs détermineront à l'aide de la plateforme de pharmacoscopie.
«Nous ne savons pas encore si le médicament est efficace chez l'humain et quelle dose est nécessaire pour combattre la tumeur, c'est pourquoi des essais cliniques sont nécessaires», souligne Michael Weller, co-auteur de ces travaux à l'USZ. L'automédication est fortement déconseillée, elle représenterait un risque incalculable, souligne-t-il.