AlimentationUn modèle informatique permet de démasquer les fraudes alimentaires
stsc, ats
11.10.2021 - 11:23
Des botanistes de l'Université de Bâle ont mis au point une méthode permettant de démasquer les allégations frauduleuses concernant l'origine géographique des aliments. L'outil utilisé est basé sur l'analyse des isotopes de l'oxygène.
Keystone-SDA, stsc, ats
11.10.2021, 11:23
11.10.2021, 11:26
ATS
Les fausses informations sur l'origine géographique des denrées alimentaires causent chaque année un préjudice économique de 30 à 40 milliards de dollars (environ 28 à 37 milliards de francs). En effet, les abricots prétendument de Suisse, par exemple, sont plus chers à la vente.
Pour découvrir la fraude, les experts s'appuient sur les isotopes stables de l'oxygène présents dans les aliments – la valeur dite delta O-18, écrivent-ils dans la revue scientifique «Scientific Reports». Cette mesure reflète la température, les précipitations et l'évaporation, ce qui permet de déterminer l'origine géographique des aliments.
Les botanistes bâlois ont développé un modèle informatique basé sur des données météorologiques et des informations sur la période de croissance d'une plante, avec lequel ils peuvent simuler le rapport isotopique de l'oxygène dans les plantes.
Selon les chercheurs, cela permet de déterminer avec précision les régions d'origine. Ils ont testé cette méthode en utilisant un ensemble de données de référence Delta O-18 sur 11 ans pour les fraises européennes.
Utilisable aussi pour le bois
«Avec des ajustements mineurs des paramètres, notre modèle peut être utilisé pour déterminer l'origine de tous les produits végétaux», a déclaré Ansgar Kahmen, professeur à Bâle et auteur principal de l'étude, cité dans le communiqué de presse.
Selon l'Université de Bâle, le modèle est susceptible d'être utilisé non seulement dans le cadre des fraudes alimentaires, mais aussi pour aider les enquêtes visant à déterminer l'origine des médicaments confisqués. Les organisations de protection de la nature telles que le WWF ou Greenpeace pourraient également se référer au modèle pour dénoncer le bois provenant de sources illégales.