L'animal le plus braconnéUn projet veut sauver les pangolins de l’extinction
De Kristin Palitza, dpa/uri
2.9.2020
Un projet veut sauver les pangolins de l’extinction
Un pangolin: mammifère le plus commercialisé au monde.
Photo: Dukas
Le pangolin est le seul mammifère à écailles connus à ce jour.
Photo: Dukas
Avec son armure, le pangolin est bien à l’abri de ses ennemis.
Photo: Dukas
Le pangolin se nourrit de fourmis et de termites qu’il attrape avec sa longue langue.
Photo: Dukas
Le pangolin transporte ses petits pendant trois mois; mais cet animal ne se reproduit pratiquement pas en captivité.
Photo: Dukas
Sa chair est considérée comme un mets délicat en Asie et on attribue des vertus curatives à ses écailles: cela fait du pangolin un objet de convoitise pour les braconniers.
Photo: Dukas
L’Américaine Maria Diekmann, qui vit depuis des années en Namibie, milite pour la protection de cette espèce menacée.
Photo: Dukas
Maria Diekmann et ses collaborateurs sillonnent les routes à la recherche des pangolins blessés. Les animaux, qui ont été confisqués aux braconniers, atterrissent également dans leur organisation, REST.
Photo: Dukas
Ils y sont soignés et relâchés dans la nature.
Photo: Dukas
En outre, l’organisation sensibilise au statut d’animal menacé du pangolin.
Photo: Dukas
Un projet veut sauver les pangolins de l’extinction
Un pangolin: mammifère le plus commercialisé au monde.
Photo: Dukas
Le pangolin est le seul mammifère à écailles connus à ce jour.
Photo: Dukas
Avec son armure, le pangolin est bien à l’abri de ses ennemis.
Photo: Dukas
Le pangolin se nourrit de fourmis et de termites qu’il attrape avec sa longue langue.
Photo: Dukas
Le pangolin transporte ses petits pendant trois mois; mais cet animal ne se reproduit pratiquement pas en captivité.
Photo: Dukas
Sa chair est considérée comme un mets délicat en Asie et on attribue des vertus curatives à ses écailles: cela fait du pangolin un objet de convoitise pour les braconniers.
Photo: Dukas
L’Américaine Maria Diekmann, qui vit depuis des années en Namibie, milite pour la protection de cette espèce menacée.
Photo: Dukas
Maria Diekmann et ses collaborateurs sillonnent les routes à la recherche des pangolins blessés. Les animaux, qui ont été confisqués aux braconniers, atterrissent également dans leur organisation, REST.
Photo: Dukas
Ils y sont soignés et relâchés dans la nature.
Photo: Dukas
En outre, l’organisation sensibilise au statut d’animal menacé du pangolin.
Photo: Dukas
On le surnomme affectueusement «pomme de pin ambulante». Mais les écailles si typiques du pangolin sont convoitées et en font l’animal le plus braconné au monde. Une réserve en Afrique du Sud lutte contre son extinction dans le cadre d’un projet pilote.
Contrairement au rhinocéros, il n’a pas de corne, mais ses écailles sont tout aussi recherchées. Le pangolin est l’animal le plus braconné et commercialisé illégalement au monde, loin devant le rhinocéros. Il est devenu célèbre dernièrement dans le cadre de la pandémie de coronavirus: ce mammifère bizarre est soupçonné d’avoir servi d’hôte intermédiaire lors de la transmission du SARS-CoV-2 de la chauve-souris à l’homme.
Ce timide insectivore qui se roule en boule lorsqu’il se sent menacé est déjà menacé d’extinction en Asie où quatre espèces sont présentes. Et les quatre espèces qui vivent en Afrique sont de plus en plus visées par les braconniers. Toutes les cinq minutes, un pangolin est victime du braconnage, selon le bilan établi par la société savante Zoological Society of London (ZSL), qui gère notamment le zoo de Londres.
Course contre la montre
Dans cette course contre la montre, un groupe de défenseurs de la nature œuvrant dans une réserve naturelle de l’est de l’Afrique du Sud, dans la province du KwaZulu-Natal, tente d’établir une nouvelle population de pangolins et de sauver l’espèce de l’extinction. Ce projet est à ce jour unique au monde.
«C’est la première fois – en Afrique du Sud, en Afrique et dans le monde – que des pangolins sont réintroduits dans une zone où ils étaient éteints», déclare Simon Naylor, responsable de la réserve privée de Phinda où se passe la réintroduction.
On les surnomme aussi affectueusement «pommes de pin ambulantes» ou «artichauts à queue». Leurs écailles sont très recherchées dans la médecine asiatique, mais aussi africaine – toutefois, comme la corne des rhinocéros, elles sont faites de kératine, la même matière que les ongles humains. C’est surtout la demande en produits à base de pangolins en provenance de Chine et du Vietnam qui accélère leur braconnage, écrit la ZSL sur sa page d’accueil. Cependant, le Vietnam veut mettre un terme au commerce des animaux sauvages: à l’avenir, l’importation d’espèces menacées (telles que le pangolin et la civette) et le commerce d’animaux sauvages sur les marchés seront interdits – selon les organisations de protection des animaux, c’est ce que prévoit un décret du chef du gouvernement Nguyen Xuan Phuc publié mi-juillet.
Leur viande est considérée comme un mets délicat en Asie
En outre, ce qui est fatal aux pangolins, c’est que leur viande est considérée comme un mets délicat, en particulier en Asie. Un bol de soupe de fœtus de pangolin y coûte environ 2500 dollars (environ 2270 francs) dans certaines régions du continent, indique Charli de Vos, collaborateur de Phinda.
Plus d’un million de ces adorables mammifères ont été braconnés au cours des dix dernières années – plus que les rhinocéros, les éléphants et les tigres réunis, selon la ZSL. Personne ne sait combien de ces créatures nocturnes et solitaires vivent encore à l’état sauvage, mais leur nombre diminue rapidement d’après les écologistes.
Outre le braconnage, le pangolin africain est également menacé par la perte de son habitat, le commerce local de la viande de brousse et l’utilisation de ses écailles dans les vêtements africains traditionnels.
Les braconniers traitent extrêmement mal les animaux
Le projet dans la réserve de Phinda, où le dernier pangolin sauvage a été repéré en 1984, a récemment relâché son huitième pangolin de Temminck (Smutsia temminckii). Ces animaux au long museau, qui aiment se nourrir de fourmis et de termites, ont tous été sauvés des braconniers ou des marchands illégaux d’animaux sauvages dans toute l’Afrique du Sud.
Les braconniers traitent souvent ces animaux menacés de la pire des façons: certains sont transportés dans des caisses en bois ou des cages si étroites qu’ils doivent rester roulés en boule sans pouvoir s’étendre pendant des jours. D’autres sont transportés dans des sacs. Ils se font cogner, sont lâchés et piétinés.
«Non seulement ils sont déshydratés, affamés et amaigris, mais ils sont aussi complètement traumatisés», explique Nicci Wright, directrice du Johannesburg Wildlife Veterinary Hospital, qui soigne les pangolins sauvés. Les animaux doivent être acclimatés lentement et prudemment à leur nouvel habitat dans la réserve. Ils dorment d’abord dans des caisses spécialement conçues à cet effet dans la maison et ne sont libérés que quelques heures durant lesquelles les défenseurs des animaux les suivent et les observent.
Les revers ne sont pas négligés
Dès qu’ils s’habituent à leur nouvel environnement et qu’ils sont bien nourris, les pangolins sont équipés d’émetteurs satellite et continuent à être surveillés 24 heures sur 24 par une unité anti-braconnier et une équipe de protection de la nature – et ce, pour assurer leur survie. Si le projet est couronné de succès, il pourrait devenir le ferment susceptible de constituer d’autres populations de cette espèce menacée», explique Naylor.
Cependant, il y a eu des revers. Deux des huit animaux sauvés n’ont pas survécu: l’un a été mangé par un crocodile, l’autre est mort de bilharziose. «Mais ça se passe bien mieux que prévu», assure de Vos. «Le taux de survie est généralement d’un sur cinq, donc ils se portent mieux qu’on ne l’aurait cru possible.» En fin de compte, les défenseurs de la nature espèrent que les pangolins se sentiront assez à l’aise pour s’accoupler. Cela permettrait à la population de croître à nouveau, lentement.
Les défenseurs des animaux explorent actuellement une réserve voisine qu’ils veulent utiliser comme zone de réintroduction supplémentaire. La réserve de Phinda peut accueillir une vingtaine d’animaux. Ray Jansen, président de l’African Pangolin Working Group (APWG), qualifie le projet «d’étude capitale». Il espère qu’il débouchera sur une série de directives et de bonnes pratiques qui pourront être appliquées par d’autres projets de réhabilitation dans le monde entier. «Chaque pangolin compte», ajoute de Vos. «Si on ne les sauve pas un à un, ils finiront par être éteints.»