«Bloody Sunday» Un soldat britannique rattrapé par ses crimes de 1972

ATS

23.9.2022 - 08:34

La justice nord-irlandaise a rouvert les poursuites contre un militaire britannique pour deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du «Bloody Sunday». Le 30 janvier 1972, treize manifestants catholiques avaient été tués à Londonderry par des soldats britanniques.

En 2019, le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites contre le soldat F, ainsi désigné pour préserver son anonymat, pour deux des meurtres dont il est soupçonné lors du Bloody Sunday et cinq tentatives de meurtre. (image d'archives: Bloody Sunday, 30 janvier 1972)
En 2019, le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites contre le soldat F, ainsi désigné pour préserver son anonymat, pour deux des meurtres dont il est soupçonné lors du Bloody Sunday et cinq tentatives de meurtre. (image d'archives: Bloody Sunday, 30 janvier 1972)
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Cet événement constitue l'un des épisodes les plus sanglants du conflit nord-irlandais. Pendant trois décennies, celui-ci a opposé nationalistes, principalement catholiques, favorables à la réunification de l'île d'Irlande, et loyalistes, essentiellement protestants, attachés au maintien de la province sous la couronne britannique.

Après une première enquête, menée à la hâte, qui exonérait les soldats pour mieux accabler les manifestants, il a fallu attendre 2010 et la plus longue et la plus coûteuse enquête de l'histoire judiciaire britannique pour que soit reconnue l'innocence des victimes.

Le premier ministre de l'époque, David Cameron, avait alors présenté des excuses officielles, qualifiant d'«injustifiés et injustifiables» les faits survenus ce jour-là.

Audience mardi

En 2019, le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites contre le soldat F, ainsi désigné pour préserver son anonymat, pour deux des meurtres dont il est soupçonné lors du Bloody Sunday et cinq tentatives de meurtre. Mais en juillet 2021, le service chargé des poursuites pénales avait annoncé leur abandon, avant que la haute cour de Belfast n'annule cette décision en mars.

La procédure va à présent «reprendre», a annoncé jeudi dans un communiqué le directeur adjoint des poursuites publiques, Michael Agnew, relevant les «difficultés» et «problèmes juridiques complexes» posés par cette affaire. Une audience est prévue mardi prochain à Londonderry.

Pour justifier sa décision hautement controversée d'abandonner les poursuites, l'accusation avait invoqué un risque d'effondrement du dossier à la lumière d'une décision sur l'admissibilité des preuves dans une autre affaire de meurtre liée aux «troubles» impliquant deux anciens soldats britanniques.

L'annonce de la reprise des poursuites intervient au moment de la publication des résultats du recensement selon lequel les catholiques sont désormais plus nombreux que les protestants en Irlande du Nord, ce qui marque un basculement historique de nature à encourager les partisans d'une réunification de l'île d'Irlande.