Ecosystème vital en danger Un tiers de la forêt amazonienne «dégradé» par l'activité humaine

ATS

27.1.2023 - 07:48

Plus d'un tiers de la forêt amazonienne pourrait avoir été dégradé par l'activité humaine et la sécheresse, selon une étude dévoilée jeudi dans la revue Science. Des appels à légiférer pour protéger cet écosystème vital en danger ont été lancés.

Les dommages infligés à cette forêt, qui recouvre neuf pays, sont significativement plus importants que ceux qui avaient été observés auparavant, ont indiqué les chercheurs.
Les dommages infligés à cette forêt, qui recouvre neuf pays, sont significativement plus importants que ceux qui avaient été observés auparavant, ont indiqué les chercheurs.
KEYSTONE

Les dommages infligés à cette forêt, qui recouvre neuf pays, sont significativement plus importants que ceux qui avaient été observés auparavant, ont indiqué les chercheurs, issus notamment de l'université brésilienne Estadual de Campinas.

Au cours de leur étude, ils ont analysé les conséquences des incendies, de l'exploitation forestière, de la sécheresse et des changements ayant touché les habitats en lisière de la forêt, ce qu'ils appellent des effets de bordure.

Hors sécheresse, ces phénomènes ont dégradé au moins 5,5% du reste des forêts qui composent l'écosystème amazonien, soit 364'748 kilomètres carrés, entre 2001 et 2018, selon l'étude.

Extrême sécheresse plus fréquente

Lorsque les effets de la sécheresse sont inclus, la zone détériorée représente alors 2,5 millions de kilomètres carrés, soit 38% du reste des forêts composant l'écosystème amazonien.

«L'extrême sécheresse est devenue de plus en plus fréquente en Amazonie du fait de l'évolution des manières d'exploiter le sol et du changement climatique induit par les humains qui affectent la mortalité des arbres, le nombre d'incendies et les émissions de carbone dans l'atmosphère», ont déclaré les scientifiques.

«Les feux de forêt se sont intensifiés pendant les années de sécheresse», ont-ils ajouté, alertant sur les dangers que représenteront les «feux de grande ampleur» dans le futur.

Les scientifiques de l'université Lafayette dans l'Etat américain de Louisiane et d'autres établissements appellent à agir, dans une étude séparée sur les conséquences de l'activité humaine sur l'écosystème amazonien, également publiée dans la revue Science.

«Les changements ont lieu beaucoup trop vite pour que les espèces amazoniennes, les populations et les écosystèmes puissent s'adapter», ont-ils soutenu. «Les lois pour éviter les pires conséquences sont connues et doivent être immédiatement promulguées.»

«Perdre l'Amazonie revient à perdre la biosphère et ne pas agir est à nos risques et périls», ont conclu ces scientifiques.