Sciences & Technique Un tiers des Américains prennent des médicaments pouvant causer des dépressions

AFP

13.6.2018 - 17:25

Des capsules de médicaments sur une ligne de production
Des capsules de médicaments sur une ligne de production
Source: AFP/Archives

Un tiers des Américains prennent des médicaments, avec ou sans ordonnance, qui pourraient augmenter leur risque de dépression, avertit une étude parue mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Pilule contraceptive, médicaments antidouleur, pour le coeur ou contre les brûlures d'estomac... "Beaucoup seraient surpris d'apprendre que leurs médicaments, bien que n'ayant rien à voir avec l'humeur, l'anxiété ou tout autre état normalement associé à la dépression, peuvent augmenter leur risque d'avoir des symptômes dépressifs et mener à un diagnostic de dépression", selon l'auteure principale de l'étude Dima Qato, qui enseigne à l'Université de l'Illinois à Chicago.

Les chercheurs ont découvert que le risque de dépression était le plus élevé chez les personnes prenant plus d'un médicament comptant la dépression parmi ses possibles effets secondaires.

"Environ 15% des adultes qui prennent simultanément trois ou plus de ces médicaments font une dépression pendant la prise de médicaments, comparé à seulement 5% de ceux ne prenant aucun médicament (et) 7% de ceux prenant un médicament", selon l'étude.

Le fait que les boîtes ou les notices de ces médicaments ne mentionnent parfois pas de mise en garde à ce sujet est problématique, selon les chercheurs.

L'étude, basée sur l'observation, repose sur les données d'un sondage effectué auprès de plus de 26.000 adultes de 2005 à 2014, récoltées dans le cadre d'une enquête nationale sur la santé et la nutrition (National Health and Nutrition Examination Survey).

Les chercheurs ont averti que cette approche signifiait que des conclusions ne pouvaient pas être tirées sur les liens de cause à effet, soulignant que les questionnaires ne tenaient pas compte de possibles antécédents de dépression.

Mais pour Allan Young, directeur du Centre des troubles affectifs au King's College de Londres --qui n'est pas impliqué dans l'étude--, ces découvertes "semblent solides".

"Cela confirme le fait bien connu que ces médicaments pourraient être en train de provoquer des dépressions chez certaines personnes, et nous devrions être à l'affût afin de pouvoir détecter et ensuite gérer la dépression", a-t-il ajouté.

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