Une baleine à bosse coincée depuis jeudi dans l'estuaire d'un fleuve de Bretagne, dans l'ouest de la France, a pu retrouver le chemin de la mer, a indiqué vendredi une association chargée du sauvetage.
Une baleine à bosse nage dans la Rance entre Dinard et Saint Malo, le 10 février 2023
Une baleine à bosse nage dans la Rance entre Dinard et Saint Malo, le 10 février 2023
Une baleine coincée dans l'estuaire de la Rance retrouve le large - Gallery
Une baleine à bosse nage dans la Rance entre Dinard et Saint Malo, le 10 février 2023
Une baleine à bosse nage dans la Rance entre Dinard et Saint Malo, le 10 février 2023
Le mammifère marin long de 7 à 10 mètres a réussi dans la journée à passer le barrage qu'il avait franchi et qui l'empêchait de repartir vers le large.
«Elle est passée, elle est passée!», se sont écriés joyeusement plusieurs dizaines de curieux qui se trouvaient sur le barrage de l'usine marémotrice de la Rance, en apercevant l'animal du côté de l'océan.
Le cétacé avait été aperçu dans la Rance jeudi vers 10H00 locales. Il était entré dans le fleuve en profitant de l'ouverture d'une vanne de l'usine marémotrice et peinait à retrouver son chemin vers la haute mer malgré l'intervention d'associations de protection de la nature et plusieurs réouvertures du barrage durant la journée de jeudi.
Vendredi, à la faveur de la marée descendante, il avait été décidé d'ouvrir toutes les vannes de l'usine marémotrice, exceptionnellement mise à l'arrêt.
«Le principal problème c'est le différentiel de niveau entre la Rance et la mer. Donc depuis ce matin (vendredi) 09H00, on a ouvert en grand toutes les vannes de l'usine marémotrice», six au total mesurant chacune 10 mètres de large pour 15 m de haut, afin que l'animal puisse repasser par où il est venu, a expliqué à l'AFP Thierry Buanic, président de l'association naturaliste Al Lark qui coordonne l'opération.
«On a complètement arrêté l'usine depuis hier (jeudi) 11H00 et on met en place des mesures exceptionnelles pour adapter l'exploitation et permettre à la baleine de repartir vers le large le plus rapidement possible», a dit à l'AFP le directeur de l'usine marémotrice, Jean-Marie Loaec.
Bien que cette usine produise 12% de l'électricité de la région Bretagne, «la priorité c'est le passage de la baleine», a-t-il estimé.
S'il arrive que des dauphins de 2 ou 3 mètres de long s'engagent dans le fleuve, c'est en revanche la première fois qu'une baleine à bosse s'y fourvoie depuis la mise en service de l'usine marémotrice en 1966.
Plusieurs associations de protection de la nature ont participé à l'opération avec des embarcations, de même que la gendarmerie maritime et des scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle.
On ne sait que peu de choses sur l'animal, «qui semble faire entre 7 et 10 mètres de long et serait donc plutôt jeune. On ne sait pas si c'est un mâle ou une femelle, ce qu'elle fait là», selon M. Buanic.
Selon lui, il n'y a rien d'extraordinaire à ce qu'une baleine à bosse circule dans la Manche, même si elles ont tendance à contourner cette zone en raison du trafic maritime intense.