La fusée de SpaceX destinée à emporter l'équipage Crew-5 vers la Station spatiale internationale, sur son pas de tir au centre spatial Kennedy en Floride, le 3 octobre 2022
Photo non datée diffusée le 26 août 2022 par l'Agence spatiale russe Roscosmos de la cosmonaute russe Anna Kikina en combinaison spatiale à Moscou
La Station spatiale internationale (ISS) photographiée en novembre 2018
Une cosmonaute russe en route vers l'ISS à bord d'une fusée américaine, en pleine guerre en Ukraine - Gallery
La fusée de SpaceX destinée à emporter l'équipage Crew-5 vers la Station spatiale internationale, sur son pas de tir au centre spatial Kennedy en Floride, le 3 octobre 2022
Photo non datée diffusée le 26 août 2022 par l'Agence spatiale russe Roscosmos de la cosmonaute russe Anna Kikina en combinaison spatiale à Moscou
La Station spatiale internationale (ISS) photographiée en novembre 2018
Une cosmonaute russe a décollé mercredi vers la Station spatiale internationale depuis les Etats-Unis, à bord d'une fusée de l'entreprise américaine SpaceX, une mission qui revêt un caractère particulièrement symbolique en pleine guerre en Ukraine.
Anna Kikina, seule femme cosmonaute russe actuellement en service actif, fait partie de l'équipage Crew-5, également composé d'un Japonais et de deux Américains, dont Nicole Mann, qui devient la première Amérindienne à se rendre dans l'espace.
Le décollage a eu lieu mercredi midi depuis le centre spatial Kennedy, en Floride. Il s'agit de la cinquième mission régulière vers la Station spatiale (ISS) assurée par SpaceX pour le compte de la Nasa.
Il y a deux semaines, un Américain avait décollé pour l'ISS à bord d'une fusée russe Soyouz.
Une énorme responsabilité
Ce programme d'échange d'astronautes, prévu de longue date, a été maintenu malgré les très fortes tensions entre les deux pays depuis l'invasion de l'Ukraine par Moscou en février. Assurer le fonctionnement de l'ISS est ainsi devenu l'un des très rares sujets de coopération entre les Etats-Unis et la Russie.
Transporter le citoyen d'une autre nation est «une énorme responsabilité», avait souligné lors d'une conférence de presse fin septembre Kathy Lueders, administratrice associée à la Nasa.
Interrogée sur les rapports entretenus actuellement avec l'agence spatiale russe Roscomos, elle avait déclaré: «Sur le plan opérationnel, nous avons vraiment apprécié la constance de la relation, même durant une période très difficile sur le plan géopolitique.»
Le responsable de l'ISS à la Nasa, Joel Montalbano, avait lui aussi vanté le «soutien excellent de Roscosmos» pour ces vols conjoints.
Passation
Anna Kikina, 38 ans et ingénieure de formation, devient la cinquième femme russe cosmonaute professionnelle à se rendre dans l'espace. «J'espère que, dans un futur proche, nous aurons davantage de femmes dans le corps des cosmonautes», avait-elle déclaré en août à l'AFP.
Il s'agit également du premier vol spatial des astronautes américains Nicole Mann et Josh Cassada, mais du cinquième pour le Japonais Koichi Wakata.
Après un voyage d'environ 30 heures, leur vaisseau s'amarrera jeudi à la station, qui évolue à environ 400 km d'altitude.
Les membres de Crew-5 rejoindront les sept personnes déjà à bord (deux Russes, quatre Américains et une Italienne).
Quelques jours de passation sont prévus avec les quatre membres de Crew-4, avant que ceux-ci ne soient renvoyés sur Terre.
L'équipage de Crew-5 doit pour sa part passer environ cinq mois en orbite et mener plus de 200 expériences scientifiques, dont plus de 70 inédites à bord du laboratoire volant.
Anna Kikina est la première russe à voler dans une fusée Falcon 9, conçue par l'entreprise du milliardaire Elon Musk.
Ce dernier s'est immiscé dans le débat sur la guerre en Ukraine lundi, en demandant à ses abonnés Twitter de voter sur sa propre suggestion pour régler le conflit entre Kiev et Moscou. Celle-ci impliquait notamment l'abandon de la Crimée à la Russie. L'ambassadeur ukrainien en Allemagne lui a répondu, toujours sur Twitter, d'aller «se faire voir».
Avenir flottant
Les tensions entre Moscou et Washington se sont considérablement accrues dans le domaine spatial après l'annonce de sanctions américaines contre l'industrie aérospatiale russe, en riposte à l'invasion de l'Ukraine.
La Russie a ainsi annoncé cet été vouloir quitter l'ISS «après 2024» en faveur de la création de sa propre station orbitale -- sans pour autant fixer de date précise pour un retrait.
Le directeur des vols habités chez Roscosmos, Sergueï Krikaliov, a lui déclaré lundi «espérer» que le gouvernement russe accepte de prolonger la participation à l'ISS après 2024.
Les Américains ont déjà dit vouloir continuer à opérer la station jusqu'en 2030.
En l'état actuel des choses, l'ISS ne peut fonctionner sans l'un des deux segments dont elle est composée, l'un américain, l'autre russe. Ce dernier assure notamment le maintien en orbite grâce à un système de propulsion.
Entre 2011 et le premier vol de SpaceX vers l'ISS en 2020, la Russie était la seule à pouvoir y acheminer des astronautes, et faisait payer la Nasa pour des places à bord de ses fusées. La perte de ce monopole représente un manque à gagner conséquent pour le programme spatial russe.
L'échange d'astronautes cette année, qui doit être renouvelé à l'avenir, se fait lui sans contrepartie financière.