La sonde indienne Chandrayaan-2 est parvenue mardi à se placer en orbite lunaire après avoir réalisé avec succès l'une des manœuvres les plus délicates de sa mission historique vers la Lune.
Quatre semaines après son lancement du pas de tir de Sriharikota, dans le sud-est de l'Inde, la sonde a réussi comme prévu son insertion sur orbite lunaire, a annoncé l'Organisation de recherche spatiale indienne (Isro) dans un communiqué.
L'insertion «a été achevée avec succès aujourd'hui à 09H02 (03H32 GMT) comme prévu, en utilisant le système de propulsion embarqué», a précisé l'agence spatiale.
La sonde Chandrayaan-2 de l'Organisation de recherche spatiale indienne décolle de Sriharikota, une île du sud-est de l'Inde, le 22 juillet 2019
Une sonde indienne réussit à se placer en orbite lunaire
La sonde Chandrayaan-2 de l'Organisation de recherche spatiale indienne décolle de Sriharikota, une île du sud-est de l'Inde, le 22 juillet 2019
L'expédition inhabitée partie le 22 juillet a pour but de poser autour du 7 septembre un atterrisseur et un robot mobile près du pôle sud de la Lune, à quelque 384.000 km de la Terre, ainsi que de placer une sonde en orbite lunaire.
Si la mission était couronnée de succès, l'Inde deviendrait la quatrième nation à réussir à poser un appareil sur le sol sélénite, après l'Union soviétique, les États-Unis et la Chine. Une sonde israélienne a raté son alunissage en avril et s'est écrasée.
Le lanceur n'étant pas assez puissant pour atteindre directement la Lune, la mission s'est propulsée en utilisant la force de gravité.
Chandrayaan-2 («Chariot lunaire» en hindi) a tourné autour de la Terre pendant plusieurs semaines en élevant progressivement son orbite, de façon à atteindre l'orbite lunaire.
L'opération de mardi était particulièrement périlleuse, car si la sonde approchait de l'orbite lunaire à trop grande vitesse, le risque était qu'elle rebondisse et se perde dans l'espace. Mais si sa vitesse était insuffisante, elle risquait d'être emportée par la gravité de l'astre et de s'y écraser.
Le robot nommé Pragyaan -- «sagesse» en sanskrit -- doit accomplir sa tâche pendant un jour lunaire, l'équivalent de quatorze jours terrestres. Il étudiera les rochers et le sol de la surface lunaire.
New Delhi a consacré 140 millions de dollars (124 millions d'euros) à Chandrayaan-2 – un montant bien inférieur à ceux des autres grandes agences spatiales pour des missions de ce type – qui pèse au total 3,8 tonnes.
La Lune a été relativement délaissée par l'homme depuis la fin du programme américain Apollo dans les années 1970, les grandes agences spatiales ayant préféré se consacrer à l'étude et à l'exploration du système solaire.
Le programme spatial indien s'est fait remarquer ces dernières années en alliant ambition et sobriété budgétaire, avec des coûts opérationnels bien inférieurs à ceux d'autres pays, ainsi que par sa progression au pas de charge.
L'Isro compte d'ici 2022 envoyer un équipage de trois astronautes dans l'espace, ce qui serait son premier vol habité. Ses scientifiques travaillent aussi à l'élaboration de sa propre station spatiale, attendue au cours de la prochaine décennie.
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