Résultats prometteursVa-t-on soigner la dépression grâce à des implants ?
Relax
8.10.2021 - 13:37
Est-ce bientôt la fin des antidépresseurs ? Aux Etats-Unis, une femme souffrant de dépression sévère suit un nouveau traitement grâce à un implant installé directement dans le cerveau. Après un an, les résultats sont prometteurs et 11 nouveaux patients devraient tester ce protocole.
ETX Studio
08.10.2021, 13:37
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«Tout est devenu de plus en plus facile», explique Sarah dans les colonnes du New Scientist. La jeune femme souffrant de dépression sévère a vu son quotidien transformé depuis qu'elle vit avec des électrodes directement intégrées dans le cerveau. Le nom de cette méthode, la deep brain stimulation (DBS) à traduire par stimulation cérébrale profonde. Après un an de test, les résultats sont publiés dans la revue Nature Medicine.
L'équipe de chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco a enregistré pendant 10 jours les activités cérébrales de la patiente de 35 ans. Les professionnels ont comparé les données relevées sur dix zones du cerveau et les ont comparées à l'humeur de Sarah. Grâce à ce processus, l'équipe américaine a défini un schéma d'activité cérébrale, aussi appelé «biomarqueur neuronal».
300 activations par jour
La thérapie proposée par le Dr Chang et son équipe repose sur la stimulation par une des électrodes dans «la région du circuit de dépression de Sarah». Lorsque le capteur détecte un biomarqueur, l'électrode fournit une «petite dose d'électricité» sur une durée de 6 secondes. En moyenne, l'électrode s'active 300 fois par jour. Une fois la double opération nécessaire pour incorporer les implants effectuée, l'humeur de la jeune femme s'est améliorée.
«Ces résultats permettent d'espérer qu'un traitement personnalisé et basé sur des biomarqueurs pour les troubles psychiatriques est possible», rapporte Katherine Scangos, auteure principale de l'étude et chercheuse à l'Université de Californie à San Francisco.
Une thérapie immédiate
Ce système permet de créer «une thérapie immédiate à la demande qui est unique à la fois pour le cerveau du patient et le circuit neuronal à l'origine de sa maladie», se réjouissent les chercheurs dans un communiqué.
Cette réussite est possible grâce à la découverte conjointe de l'activité cérébrale à l'origine du symptôme de la dépression ainsi que «la capacité de l'équipe à personnaliser un nouveau dispositif DBS (de stimulation cérébrale profonde) pour y répondre uniquement lorsqu'il reconnaît ce schéma».
Après ce premier essai, le docteur Katherine Scangos souhaite réitérer l'expérience sur 11 nouveaux patients. «Les résultats sont impressionnants, mais nous ne devons pas supposer que cela fonctionnera pour tout le monde», nuance Keyoumars Ashkan du King's College Hospital de Londres. «Il est possible que les circuits cérébraux de chacun impliqués dans l'humeur soient légèrement différents».
Encore en phase de test, cette méthode coûteuse est destinée aux personnes souffrant de dépression sévère. Cette approche a déjà été testée sur des patients souffrant d'épilepsie.