Maladie rare Vlad l'empaleur, le «vrai» Dracula, saignait des yeux!

La Rédaction de blue News

27.9.2023

Des scientifiques ont analysé des lettres écrites de la main de Vlad Tepes, aussi appelé Vlad l'empaleur, ayant inspiré l'histoire de Dracula à l'écrivain Bram Stocker. Les résultats montrent que l'homme souffrait manifestement d'une maladie rare qui lui faisait verser des larmes de sang.

Une statue de Vlad Tepes, aussi connu sous le nom de Dracula, exposée en Roumanie.
Une statue de Vlad Tepes, aussi connu sous le nom de Dracula, exposée en Roumanie.
imago images/DANITA DELIMONT STO

La Rédaction de blue News

Sanguinaire, violent, Vlad Tepes a fait régner la terreur au 15ème siècle en Valachie, dans les Carpates. Selon la légende, ce prince aurait pris un malin plaisir à empaler tout opposant à son pouvoir. Son règne -même si les détails ont été largement romancés- lui a valu le surnom de «fils du diable», «Dracula».

C'est d'ailleurs en s'inspirant largement de la vie du prince Vlad l'empaleur que l'écrivain irlandais Bram Stocker a écrit le roman «Dracula» en 1897. Une histoire qui a donné lieu à un multitude de films tous plus effrayants les uns que les autres. Encore aujourd'hui, le mythe des vampires n'a pas fini de faire frissonner l'humanité.

De grands yeux verts... aux larmes de sang

Au vu du souvenir laissé à la postérité par ce personnage, il est tout naturel que l'on cherche à en savoir davantage sur Vlad Tepes, en se servant des moyens scientifiques contemporains.

Une équipe de chercheurs de l'université de Catane, en Italie, s'est ainsi procuré trois lettres signées de la main de cet homme effrayant, dont les grands yeux verts écarquillés suscitaient la crainte de ses vis-à-vis, selon plusieurs témoignages écrits.

Par un procédé complexe qui permet d'effectuer des prélèvements sur des documents anciens sans les abimer, les scientifiques ont recueilli les protéines humaines qui se trouvaient encore prises dans les lettres de l'empaleur.

Après analyse, les chercheurs italiens en ont tiré une observation étonnante: l'auteur des lettres «souffrait probablement, au moins dans les dernières années de sa vie, d'une pathologie appelée hémolacrie, c'est-à-dire qu'il pouvait verser des larmes mêlées de sang [...] comme le rapportent certaines histoires», indique le rapport final de l'expertise, dont les conclusions ont été publiées en août dernier dans la revue Analytical Chemistry.

Maladie rare et contexte de l'époque

D'après Le Quotidien du Médecin, l'hémolacrie est une maladie extrêmement rare. Selon son étymologie, le terme signifie «larmes de sang». Ceux qui en souffrent versent ainsi des larmes composées, en partie ou complètement, de sang.

Et les experts de Catane ont pu aller encore plus loin: «En outre, il souffrait probablement de processus inflammatoires des voies respiratoires et/ou de la peau. À notre avis, c'est la première fois qu'une telle recherche est effectuée et elle a permis de mettre en lumière l'état de santé de Vlad Dracula l'empaleur», peut-on lire dans le rapport.

Même si d'autres personnes ont touché les lettres à travers les âges, les protéines les plus anciennes retrouvées sur les documents sont très probablement celles de leur auteur, indiquent encore les scientifiques. 

En plus des données liées directement à Vlad Tepes, les analyses ont permis d'en savoir davantage sur le contexte de l'époque en Valachie, soit dans la Roumanie d'aujourd'hui. Le climat y était vraisemblablement très froid.

Des bactéries typiques de la peste noire ont également été isolées: cette épidémie avait décimé une bonne partie de l'Europe une centaine d'années avant le règne de Vlad l'empaleur, mais le continent avait mis, selon les auteurs de l'étude, au moins 150 ans pour s'en sortir complètement.