Votations à ZurichAéroport, accès aux rives du lac et initiative «anti-casseurs»
me, ats
9.2.2024 - 09:44
Les citoyens zurichois sont appelés aux urnes le 3 mars pour se prononcer sur trois objets: l'allongement des pistes de l'aéroport, l'initiative des Jeunes UDC «anti-casseurs» et le contre-projet adopté par le parlement cantonal ainsi que l'initiative sur l'accès aux rives du lac de Zurich.
09.02.2024, 09:44
ATS
L'allongement de deux pistes de l'aéroport de Zurich est combattu par un référendum. Le projet prévoit de prolonger la piste 28 de 400 mètres en direction de l'ouest et la piste 32 de 280 mètres en direction du nord.
Le législatif cantonal a accepté l'allongement par 87 voix contre 83 et deux abstentions. Le PLR, l'UDC, le Centre et le PEV ont soutenu le projet alors que les Vert-e-s, les Vert'libéraux, le PS et la Liste alternative s'y sont opposés.
Pour les partisans du projet, l'allongement des deux pistes permettra d'accroître la sécurité et la stabilité des opérations aériennes, notamment en diminuant les retards, ce qui réduira les nuisances sonores pendant la nuit. Pour les opposants, cela servira à augmenter le nombre de mouvements aériens et à créer les conditions nécessaires à une croissance future de l'aéroport.
Vandalisme
L'initiative «pour l'application du droit et de l'ordre» des Jeunes UDC, appelée aussi initiative «anti-casseurs», exige que les coûts des interventions policières soient «obligatoirement» facturés aux organisateurs des manifestations. Elle vise notamment les auteurs d'actes de vandalisme et les activistes du climat qui se collent les mains sur la chaussée.
Le gouvernement a élaboré un contre-projet qui a été légèrement modifié par le parlement. Il prévoit notamment que les «interventions extraordinaires de la police» soient désormais facturées aux personnes qui commettent des actes de vandalisme pendant une manifestation et que toutes les manifestations soient soumises à autorisation.
La majorité du parlement n'a pas voulu de l'automatisme prévu par l'initiative des Jeunes UDC et elle a soutenu le contre-projet. Le PS, les Vert-e-s et la Liste alternative se sont opposés à l'initiative, jugée «anti-démocratique», et au contre-projet. Ils craignent que la peur d'une facture de la police n'ait un effet dissuasif et que les gens ne participent plus aux manifestations. L'initiative et le contre-projet prévoient aussi que toutes les manifestations soient soumises à autorisation.
Amnesty International et les Juristes démocrates de Suisse estiment que les deux textes menacent les libertés d'expression et de réunion, qui sont garanties par le droit international et la Constitution fédérale. Si l'initiative ou le contre-projet étaient acceptés, Amnesty examinerait la possibilité d'aller en justice, jusqu'au Tribunal fédéral ou à la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) à Strasbourg.
Chemin exigé d'ici 2050
L'initiative des rives a été lancée par l'association «Oui au chemin des rives du lac» avec le soutien du PS, de la Liste alternative et des Vert-e-s. Elle exige la création d'un chemin piétonnier sur toute la longueur des rives du lac de Zurich d'ici 2050. Un tel chemin est prévu depuis des années dans le plan directeur cantonal, mais la situation est bloquée, raison pour laquelle l'initiative a été lancée.
Le parlement a recommandé par 97 voix contre 74 de rejeter l'initiative. Pour les partis bourgeois, l'initiative est trompeuse, car elle ne vise pas à créer un chemin sur la rive ou à protéger la nature. Il s'agit, selon eux, de jalousie envers les privilégiés qui possèdent une maison au bord du lac. Les expropriations sont la principale raison de l'opposition de la droite.
Pour les initiants, les rives du lac sont publiques selon la législation cantonale. Elles appartiennent donc à la population et non aux propriétaires des villas. Les expropriations ne devraient pas générer de grands frais.
Le gouvernement est opposé à l'initiative. Il estime que la création d'un chemin sur toute la longueur des rives coûterait plus d'un demi-milliard de francs, notamment en raison des expropriations.
Pas d'accès généralisé aux rives du Léman
L'accès aux rives des lacs est aussi un sujet de débats en Suisse romande. En mai dernier, le parlement vaudois a enterré une proposition visant à garantir un accès sur toute la longueur des rives suisses du lac Léman. En février 2023, un projet de loi socialiste similaire n'a pas passé le cap de l'entrée en matière au parlement genevois.
A Neuchâtel, les Vert-e-s ont retiré en 2021 leur initiative «Rives pour toutes et tous» déposée en 2016. Ils sont satisfaits du contre-projet indirect voté par le parlement cantonal qui prévoit un crédit d'engagement de 2,4 millions de francs pour rendre accessibles les rives du lac de Neuchâtel.
En juin 2022, le Conseil national a refusé par 99 voix contre 62 de donner suite à une initiative parlementaire de Katharina Prelicz-Huber (Vert-e-s/ZH) demandant que les rives des lacs soient davantage accessibles au public. Le texte empiète sur la compétence des cantons et porte atteinte à la propriété privée, selon une commission.