Les partis réagissent«Il faut tout faire pour sauver l'accord-cadre»
ro, ats
23.4.2021 - 17:39
Les partis demandent plus de clarté et la poursuite des négociations sur l'accord-cadre après la visite de Guy Parmelin à Bruxelles. Seule l'UDC exige que le Conseil fédéral enterre définitivement le projet sur la table.
ro, ats
23.04.2021, 17:39
ATS
Pour le chef du groupe parlementaire socialiste Roger Nordmann, il faut tout faire pour essayer de sauver l'accord-cadre. On ne peut pas rester avec un vide juridique avec l'UE. Selon lui, le coeur de l'accord, à savoir le mécanisme de règlement des différends, est bien négocié et laisse une grande marge de manoeuvre à la Suisse.
Le Conseil fédéral doit maintenant se fixer des priorités et déterminer les points où il est prêt à négocier, a-t-il dit à Keystone-ATS. Pour le Vaudois, il faut se concentrer sur la protection des salaires et trouver une solution qui n'affaiblisse pas la situation des travailleurs en Suisse. Les deux autres points encore ouverts semblent solubles, précise M. Nordmann.
Besoin de transparence
«Il faut enfin que nous fassions un pas en avant», estime pour sa part le président du Centre, Gerhard Pfister, cité dans un communiqué. Pour lui, «les acteurs ont l'obligation de négocier avec transparence et de révéler les points sur lesquels on est prêt à négocier et ceux sur lesquels on ne l'est pas».
Le Conseil fédéral doit assumer sa responsabilité et continuer à négocier, ajoute le parti en posant ses conditions: l'accord-cadre doit explicitement exclure la directive sur la citoyenneté européenne, la solution pour les mesures d'accompagnement ne doit pas affaiblir la protection des salaires et il faut clarifier la problématique des aides d'Etat.
S'il n'est pas possible d'aboutir à une solution acceptable par les deux parties, le Centre, comme le PLR, exige que soient développées des solutions permettant de pérenniser de bonnes relations bilatérales entre l'UE et la Suisse.
Les libéraux-radicaux saluent la volonté de maintenir le contact avec l’UE. Tant que les deux parties se trouvent encore à la table des négociations, il est du devoir du Comseil fédéral de tout mettre en œuvre pour obtenir un résultat positif à l’accord-cadre. Pour la Suisse, la voie bilatérale est et reste la solution idéale, estime le PLR.
Conseil fédéral critiqué
Sa présidente Petra Gössi se dit toutefois déçue par le refus de Guy Parmelin de faire des concessions sur les points en suspens. Il ne suffit pas de remettre les choses à plus tard ou de faire semblant. Il est urgent d'obtenir des résultats de négociation, ajoute la Schwytzoise sur Twitter.
Les Verts se montrent eux aussi très critiques envers le gouvernement, tout en se disant en principe favorables à un accord-cadre. «Le Conseil fédéral n'a ni la volonté ni aucun plan pour mettre fin au blocage avec l'UE», a indiqué Balthasar Glättli à Keystone-ATS. Il temporise et met en danger les traditionnellement bonnes relations entre Berne et Bruxelles.
La protection des salaires doit absolument être assurée, a poursuivi le président du parti. Et le gouvernement doit être encore plus exigeant envers Bruxelles concernant les impôts et élargir son mandat.
«Sabotage volontaire» ?
Les Vert'libéraux ne mâchent pas non plus leurs mots. Ils estiment que le Conseil fédéral est dépassé par les événements et regrettent qu'il ait présenté des exigences maximales à Bruxelles. Cette attitude suggère soit un «sabotage volontaire» de l'accord-cadre, soit une vision complètement déformée de la réalité.
Pour le parti, il n'existe qu'une seule solution acceptable pour sortir de cette impasse: soumettre le projet au Parlement pour qu'un débat large et démocratique puisse être mené.
Un accord à enterrer définitivement
A l'inverse, l'UDC se félicite de ce que son conseiller fédéral Guy Parmelin soit resté ferme face à la présidente de la Commission européenne et n'ait montré aucune volonté de compromis. Ainsi, l'accord-cadre a définitivement échoué, écrit-elle dans un communiqué.
Le Conseil fédéral doit maintenant l'enterrer définitivement, afin de normaliser les relations entre Berne et Bruxelles. «Nous voulons de bonnes relations avec l'UE, mais celles-ci doivent se faire sur un pied d'égalité», a souligné le président du parti Marco Chiesa, en critiquant un accord «unilatéral, qui ne sert que les intérêts de l'UE».