Libre-échange Accord de libre-échange: réactions prudentes

ATS

1.11.2018 - 17:09

En Indonésie, les orangs-outans sont menacés par la disparition de leur milieu naturel au profit des champs d'huile de palme (Archives).
En Indonésie, les orangs-outans sont menacés par la disparition de leur milieu naturel au profit des champs d'huile de palme (Archives).
Source: KEYSTONE/EPA/HOTLI SIMANJUNTAK

Pour Alliance Sud, l'accord de libre-échange qui sera signé par la Suisse et l'Indonésie "aurait pu être pire". Mais pour les ONG, le texte ne respecte ni ses demandes, ni celles du Parlement. Les paysans attendent les détails de l'accord avant de se prononcer.

"Au final, l'accord porte sur un contingent d'huile de palme avec en moyenne un prix baissé de 30%, alors qu'Alliance Sud exigeait qu'il n'y ait aucune baisse: ça aurait pu être pire", a indiqué à Keystone-ATS sa responsable pour le commerce, Isolda Agazzi.

Pour autant, le futur accord ne respecte ni la volonté du Conseil national, qui avait accepté une motion de Jean-Pierre Grin (UDC/VD) demandant l'exclusion de l'huile de palme du futur accord de libre-échange avec la Malaisie, et fait peu de cas de celle du Conseil des Etats, qui avait refusé à une voix près cette même motion, souligne Mme Agazzi.

Manque de volonté

Par ailleurs, la responsable d'Alliance Sud pointe du doigt le caractère non contraignant de dispositions touchant aux droits environnementaux et aux droits humains. Un manque de volonté politique, selon elle.

"Nous devons attendre la signature de l'accord pour prendre connaissance du texte, car pour le moment nous dépendons uniquement des informations fournies par le SECO", critique Mme Agazzi. Une fois celui-ci connu, Alliance Sud, une coalition d'ONG souhaitant influencer la politique de la Suisse en faveur des pays pauvres, décidera s'il convient d'effectuer un travail de persuasion auprès des élus siégeant sous la Coupole.

De son côté, l'Union suisse des paysans (USP) s'est dite surprise par l'annonce faite par Johann Schneider-Ammann, alors que la Commission de politique extérieure du Conseil national (CPE-N) discutera prochainement des lignes rouges concernant l'huile de palme.

Plus globalement, l'USP déplore dans un communiqué qu'aucune information détaillée sur l'accord n'ait été rendue public. Impossible, selon elle, de savoir si le Conseil fédéral a respecté les lignes rouges et de connaître les conséquences que cet accord aura sur l'agriculture suisse.

Pétition

Pour mémoire, l'opposition à une augmentation des importations d'huile de palme couvre un large spectre de la société civile. Cette exigence est partagée par les oeuvres d'entraide, les organisations de défense des droits de l'homme et l'USP.

Cette dernière s'oppose à l'accord de libre-échange en raison l'exonération des droits de douane dont bénéficierait l'huile de palme. L'USP, en compagnie d'ONG, a demandé que cet oléagineux ne soit pas concerné par l'accord que la Suisse négocie avec la Malaisie. Près de 20'000 personnes ont signé une pétition posant ces exigences.

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