Clap de fin Berset conclu sur une pirouette: «Pouvoir démissionner, c'est aujourd'hui une bonne chose»

vf, ats

13.12.2023 - 09:00

Le conseiller fédéral sortant Alain Berset a pris congé mercredi du Parlement sur un éloge de la démocratie directe. Les institutions suisses exigent des solutions équilibrées devant le peuple. Elles sont d'autant plus importantes en ces temps de crise.

Le conseiller fédéral sortant Alain Berset a pris congé mercredi du Parlement sur un éloge de la démocratie directe. 
Le conseiller fédéral sortant Alain Berset a pris congé mercredi du Parlement sur un éloge de la démocratie directe. 
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Keystone-SDA, vf, ats

Aujourd'hui, la Suisse évolue dans un contexte mondial tendu et menaçant. Faces à ces crises multiples et complexes, il est nécessaire de soigner la recherche de bonnes solutions qui «sont rarement noires ou blanches», a déclaré le Fribourgeois.

Citant Albert Einstein qui avait dit «il faut rendre les choses aussi simple que possible. Mais pas plus simple», le ministre sur le départ a fait l'éloge de la complexité, «parce que nos institutions nous ont appris à nous méfier des solutions simplistes».

La recherche de compromis exige l'intégration de points de vue différents, la pondération des intérêts variés et l'intégration de valeurs complémentaires. Il a mis en garde contre des solutions radicales, niant la nuance et la complexité de l'époque et cherchant à diviser plutôt qu'à rapprocher.

Temps long

Il a aussi fait l'éloge de la lenteur. «La démocratie directe et le fait de savoir qu’aucune décision importante ne sera prise ailleurs que devant le peuple ne nous laissent pas vraiment le choix: il faut, toujours, prendre le temps d’élaborer des solutions stables et équilibrées», a déclaré Alain Berset.

Les bonnes solutions se façonnent sur le temps long, sur un horizon qui dépasse le rythme des législatures. Il a cité trois défis pour la Suisse, à savoir les relations avec l'UE, la lutte contre le climat et la réforme des assurances sociales.

Pas toujours simple

«Les douze dernières années n'ont pas toujours été simples; nous n'avons pas toujours été d'accord, heureusement. Mais nos différences nous ont forcés à chercher et à trouver des solutions encore meilleures et équilibrées», a dit le ministre, en allusion aux 29 votations populaires qu'il a menées.

Il a souhaité tout de bon pour le prochain Conseil fédéral et remercié l'Assemblée pour le travail mené ensemble ainsi que le personnel de l'administration fédérale. Citant les trois premiers présidents de la Suisse moderne, morts en fonction, Alain Berset a conclu sur une pirouette: «Pouvoir démissionner, c'est aujourd'hui une bonne chose».