Alain Berset s'inquiète «Les inégalités sont aujourd'hui aussi extrêmes qu'au début du 20e siècle»

om, ats

1.5.2023 - 13:05

A Bienne pour le 1er Mai, Alain Berset s'est inquiété de l'augmentation des inégalités. Des manifestations ont déjà rassemblé des milliers de personnes à Zurich, Bâle et Aarau.

1er Mai : Alain Berset s'inquiète des inégalités qui fragilisent la société

1er Mai : Alain Berset s'inquiète des inégalités qui fragilisent la société

Orateur au 1er Mai à Bienne, Alain Berset a appelé à la solidarité et à faire preuve de combativité pour surmonter les crises et maintenir la cohésion sociale. S'exprimant devant 150 à 200 personnes, il n'a pas caché son inquiétude devant la hausse des inégalités.

01.05.2023

Keystone-SDA, om, ats

«Les inégalités sont aujourd'hui aussi extrêmes qu'au début du 20e siècle, c'est-à-dire qu'à l'époque où il n'y avait guère d'État social digne de ce nom», a relevé le président de la Confédération. A l'époque où «la politique et la société étaient marquées par la suprématie à peine contestée des plus forts économiquement. Une suprématie qui est à nouveau revendiquée aujourd'hui de manière plus décomplexée et plus forte».

L'augmentation des dépenses de base constitue depuis des années la plus grande charge financière pour les ménages, a-t-il relevé. Parmi les charges qui pèsent, le socialiste a cité les primes d'assurance maladie, qui ont fortement augmenté l'an dernier. «Nous devons trouver des solutions pour freiner la croissance des coûts et réduire le poids des primes», a-t-il affirmé.

Le chef du Département de l'intérieur (DFI) a aussi regretté que des questions importantes soient reléguées à l'arrière-plan, comme la lutte contre le réchauffement climatique, «pourtant urgente».

A Zurich, des milliers de personnes, près de 10'000 selon les syndicats, ont participé au défilé du 1er Mai lundi matin. Parmi elles, un bloc issu des milieux d'extrême gauche a provoqué des dégâts matériels.

A Bâle, un bon millier de personnes sont descendues dans la rue. La police a mobilisé un grand nombre d'agents sur place ainsi qu'un canon à eau. Elle a encerclé le bloc «bloc anticapitaliste» peu avant la place des banques pour procéder à des contrôles d'identité, a indiqué un officier.

A Aarau, le coprésident du PS Cédric Wermuth a appelé à lutter contre la pauvreté n'est pas sorcier, mais il faut le vouloir, a-t-il déclaré dans son discours du 1er Mai.

«Meilleurs salaires et meilleures rentes»

L'USS a organisé des manifestations du 1er Mai dans une cinquantaine de localités. Dans son appel du 1er Mai, la faîtière exige «de meilleurs salaires. De meilleures rentes. L'égalité maintenant!». Selon elle, les revenus de l’immense majorité de la population ne font que baisser. Tandis que les prix, les primes d'assurance maladie et les loyers augmentent, les salaires sont à la traîne et les retraites se réduisent.

Dans les métiers à majorité féminins, l'argent semble toujours manquer pour des salaires décents, dénonce encore l'USS. Et de qualifier «d'injure à tous les travailleurs et travailleuses» le soutien inconditionnel aux géants de la finance, en référence au récent sauvetage de Credit Suisse.

«Cohésion sociale en jeu»

La discrimination salariale des femmes préoccupe aussi Unia, pour lequel la conciliation entre vie professionnelle et vie privée est un parcours du combattant. L'augmentation de l'âge de la retraite contre la volonté des femmes n'est rien d'autre qu'une réduction des rentes, martèle le syndicat dans son appel du 1er Mai.

Sa vice-présidente Véronique Polito a aussi fustigé dans son discours le «cadeau du siècle» fait à UBS dans le cadre de la reprise de Credit Suisse, alors que classe moyenne et classe ouvrière souffrent toujours plus.

Pour Mme Polito, «c'est notre cohésion sociale qui est en jeu». «Le 1er Mai ne doit être qu’une première étape d’une mobilisation pour plus de justice sociale. La prochaine sera celle du 14 juin, la grève des femmes, pour laquelle j'invite toutes et tous à se mobiliser.»