Le deuxième tour de l'élection au Conseil d'Etat fribourgeois le 28 novembre mettra aux prises neuf candidats. L'alliance de gauche part à quatre et l'alliance de droite à cinq, avec l'ambition pour la première de gagner la majorité et pour la seconde de la garder.
La verte Sylvie Bonvin-Sansonnens, deuxième du 1er tour dimanche, et le socialiste Jean-François Steiert, premier, constituent deux des quatre candidats de l'alliance de gauche pour le 2e tour de l'élection au Conseil d'Etat fribourgeois du 28 novembre.
L'alliance du camp bourgeois comprend, de gauche à droite sur la photo, le PLR Didier Castella, les centristes Olivier Curty et Jean-Pierre Siggen ainsi que le PLR Romain Collaud et l'UDC Philippe Demierre.
Alliance contre alliance pour le Conseil d'Etat fribourgeois - Gallery
La verte Sylvie Bonvin-Sansonnens, deuxième du 1er tour dimanche, et le socialiste Jean-François Steiert, premier, constituent deux des quatre candidats de l'alliance de gauche pour le 2e tour de l'élection au Conseil d'Etat fribourgeois du 28 novembre.
L'alliance du camp bourgeois comprend, de gauche à droite sur la photo, le PLR Didier Castella, les centristes Olivier Curty et Jean-Pierre Siggen ainsi que le PLR Romain Collaud et l'UDC Philippe Demierre.
PS et Verts d'un côté, Centre et UDC de l'autre, ont tenu des réunions mardi soir pour définir leur plan d'action en vue de l'élection de l'exécutif pour la législature 2022-2026. Depuis dimanche, les spéculations sont allées bon train, à gauche comme droite, cette dernière scellant même une alliance de dernière minute.
Constituée dès le 1er tour, l'alliance de gauche propose quatre candidats, trois femmes et un homme, avec l'idée de décrocher une majorité des sept sièges gouvernementaux. Dimanche, elle a réussi à placer ses cinq candidats parmi les huit premiers, laissant au sortant centriste Jean-Pierre Siggen le neuvième rang seulement.
Les quatre candidatures sont celles du PS Jean-François Steiert, actuel président du Conseil d'Etat, premier dimanche, de la conseillère nationale Valérie Piller Carrard (4e), de la verte Sylvie Bonvin-Sansonnens (2e) et de Sophie Tritten (8e), présidente cantonale du Centre Gauche-PCS (Parti chrétien-social).
Retrait d'Alizée Rey
Le congrès extraordinaire du PS, à Cugy (FR), a décidé de lancer deux candidats. Du coup, Alizée Rey, présidente cantonale du parti, arrivée sixième dimanche, ne sera pas de la course au deuxième tour, à sa demande. «J'ai choisi de me retirer pour renforcer la gauche unie dans sa diversité et afin de resserrer les rangs», a-t-elle dit.
Au vu de sa première place, Jean-François Steiert fera office de locomotive pour assurer au minimum à la gauche de renouer avec la situation prévalant de 2012 à 2018 (2 PS et 1 Verte, Marie Garnier à l'époque). L'alliance peut compter aussi sur Sylvie Bonvin-Sansonnens, solide présidente du Grand Conseil cette année.
Rassemblés en assemblée générale à Fribourg, les Verts ont évidemment réitéré leur soutien à leur favorite. La candidature de Sylvie Bonvin-Sansonnens, qui jouit d'une bonne image au-delà de son parti, s'appuie sur la percée des Verts qui viennent de gagner sept sièges au législatif pour en totaliser désormais 13.
Alliance à droite
Partie dispersée dimanche, la droite fait à nouveau alliance, comme en 2016. Le choix doit servir à conserver la majorité au Conseil d'Etat, après le revers de Jean-Pierre Siggen. Le sort du ministre de l'instruction publique a inquiété au-delà de l'ex-PDC, sa déroute remettant en question la majorité à cinq contre deux de la droite.
Réunis en assemblée extraordinaire à Villars-sur-Glâne, les délégués centristes ont sacrifié l'un de leurs trois sièges actuels au gouvernement. Exit donc Luana Menoud-Baldi, arrivée 10e dimanche, avec une concentration des forces sur Olivier Curty, 5e du 1er tour, bénéficiant du vote alémanique, et Jean-Pierre Siggen, en difficulté.
Ce dernier pourrait ainsi sauver sa peau, lui qui siège à l'exécutif depuis 2013, en remplacement d'Isabelle Chassot. Tout dépendra de la vigueur de l'alliance avec les libéraux-radicaux, en verve dimanche avec le sortant Didier Castella (3e) et Romain Collaud (7e), et avec l'UDC, dont les quatre candidats figuraient de la 11e à la 14e place.
PLR rassembleur
Le PLR a déjà décidé de son côté, sans surprise, de maintenir ses deux poulains dès le 1er tour bouclé. Le parti profite d'une dynamique qui lui a fait gagner deux sièges au Grand Conseil, succès qui intervient deux ans après les élections fédérales et le gain d'un siège au Conseil des Etats par Johanna Gapany.
Quant à l'UDC, elle a fait savoir dimanche être «légitimée» à figurer au deuxième tour. Rassemblé à Fribourg mardi soir, son comité central a choisi de lancer Philippe Demierre dans la bataille, mieux classé des siens au 1er tour. Pour rappel, le parti n'est plus présent au sein du Conseil d'Etat depuis 25 ans.
La mécanique retenue par les partis bourgeois vise à garder la majorité de droite à l'exécutif (trois centristes, deux PLR et deux PS pour l'heure), avec l'ambition minimale de gagner quatre sièges. Paradoxe, le Centre, malgré ses déboires du 1er tour, a retrouvé son rang de premier parti cantonal au Grand Conseil, au détriment du PS.