PolémiqueL'ambassadrice suisse se rend voilée à Qom: les critiques fusent
misc
23.2.2023 - 12:07
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a rejeté les critiques à l'encontre de l'ambassadrice de Suisse en Iran, qui a visité, voilée, un sanctuaire dans la ville sainte chiite de Qom. Pour Berne, il ne s'agit pas d'une prise de position en faveur du régime iranien.
misc
23.02.2023, 12:07
ATS
L'ambassadrice Nadine Olivieri Lozano a visité, dans ce haut lieu du chiisme, une institution académique qui permet aux étudiants de participer à des séminaires interreligieux en Suisse, a indiqué jeudi le DFAE à l'agence Keystone-ATS. A cette occasion, la diplomate a respecté le protocole vestimentaire en vigueur pour les femmes, a-t-on précisé.
L'ambassadrice s'est rendue mercredi dans cette ville de pèlerinage, considérée comme un bastion de la ligne dure conservatrice. Elle a également visité, toujours couverte d'un tchador, le sanctuaire de Fatima al-Maasouma, visité chaque année par des millions de chiites. L'agence de presse iranienne Isna a diffusé peu après des images de Mme Olivieri Lozano avec le vêtement en question.
L'action a été critiquée par des activistes iraniens, comme l'a relayé la RTS. «Le voile conservateur est exactement ce qu'il ne faut pas faire, alors que les femmes iraniennes courageuses risquent tout pour la liberté», a écrit par exemple l'actrice anglo-iranienne Nasanin Boniadi sur Twitter.
Importance du dialogue interreligieux
Le DFAE souligne que la Suisse a pris position à plusieurs reprises et de manière claire sur les violations des droits humains en Iran. Elle a condamné à plusieurs reprises le recours à la violence contre les manifestants.
Dans le même temps, le DFAE affirme que le dialogue interreligieux revêt une grande importance dans le contexte actuel. La Suisse utilise par ailleurs tous les canaux dans le cadre des bons offices pour favoriser le dialogue.
Une vague de protestations a surgi en Iran après la mort en détention, le 16 septembre dernier, d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini. Le régime a réagi brutalement. De nombreux manifestants ont été tués ou arrêtés. Plusieurs exécutions ont eu lieu depuis.
Les prescriptions vestimentaires jouent un rôle important dans la contestation. Mahsa Amini avait été arrêtée à Téhéran parce qu'elle n'avait soi-disant pas porté son foulard correctement. Elle est morte quelques jours plus tard en garde à vue. Selon sa famille et des ONG, la jeune femme a été torturée avant sa mort.