CO2Appel de médecins en faveur du «zéro net» dans la santé
fasc, ats
21.4.2021 - 10:17
Le secteur sanitaire doit s'engager en faveur de la protection du climat et devenir neutre en CO2. Les Médecins en faveur de l'environnement (MfE) posent leurs exigences et demandent une stratégie nationale pour un bilan «zéro net» d'ici 2030 dans la santé.
fasc, ats
21.04.2021, 10:17
21.04.2021, 10:21
ATS
Dans leur prise de position «Climat et santé», les Médecins en faveur de l'environnement formulent huit exigences pour protéger la population, indique un communiqué publié mercredi. «Les impacts du changement climatique d’origine humaine sur la santé sont alarmants», écrivent-ils.
Parmi les exigences présentées dans leur charte figurent la reconnaissance du changement climatique comme menace sanitaire, l'abandon des subventions néfastes pour le climat, la mise hors service des centrales nucléaires vétustes de la Suisse d'ici 2025 ou encore un moratoire sur la construction d'autoroutes et le développement d'une économie circulaire.
Ces exigences s'adressent aux autorités politiques ainsi qu'à l'administration et aux associations du secteur de la santé. «Nous voulons des personnes en bonne santé, nous devons donc nous porter garants d’un climat sain», déclare le médecin Bernhard Aufdereggen, président de MfE, cité dans le communiqué.
Décarboniser le secteur de la santé
Le secteur sanitaire occasionne plus de 5% des émissions de gaz à effet de serre suisses, souligne l'organisation de médecins. «Un paradoxe» selon cette dernière: le secteur de la santé est l'un des plus importants émetteurs de CO2 dans le monde alors «qu'il devrait protéger la santé humaine». C’est pourquoi les MfE exigent du secteur sanitaire suisse, d’ici fin 2022, une stratégie nationale pour la décarbonisation du secteur à l’horizon 2030 au plus tard.
Les mesures de protection du climat ont un effet positif immédiat sur la santé humaine, précisent les MfE. Si l'approvisionnement énergétique de la Suisse se passe de pétrole, de gaz et de charbon, l'air que nous respirons deviendra plus propre, ce qui se traduirait par une diminution des maladies pulmonaires et cardiovasculaires et par une baisse du nombre de décès liés à ces maladies.
Mobilité sans CO2
Une mobilité sans CO2 signifie aussi plus de déplacements sains et moins de bruit pathogène, selon les MfE. Pour atteindre cet objectif, il faut un aménagement territorial qui favorise ces trajets. L'espace routier doit être redistribué en faveur des piétons, des vélos et des transports publics, demande l'organisation.
Pour protéger les gens, il faudrait limiter la vitesse à 30 km/h dans toutes les agglomérations, à 80 km/h sur les autoroutes et imposer un moratoire sur leur développement. Les vols court-courriers devraient être interdits et le kérosène taxé comme l'essence, demandent encore les Médecins en faveur de l'environnement.