Venezuela Arrestation demandée du candidat de l'opposition vénézuélienne

ATS

3.9.2024 - 00:49

Edmundo Gonzalez Urrutia, qui vit dans la semi-clandestinité, n'est pas réapparu en public depuis le 30 juillet (archives).
Edmundo Gonzalez Urrutia, qui vit dans la semi-clandestinité, n'est pas réapparu en public depuis le 30 juillet (archives).
ATS

Un mandat d'arrêt a été lancé par la justice vénézuélienne contre Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l'opposition qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet. M. Gonzalez Urrutia, 75 ans, ne s'est pas rendu à trois convocations de la justice.

Keystone-SDA

Cette dernière voulait l'entendre au sujet du site en ligne de l'opposition qui le donne vainqueur de la présidentielle, mais dont le chef d'Etat sortant Nicolás Maduro a été proclamé vainqueur.

«Le tribunal de première instance [...] accorde l'ordre d'arrestation d'Edmundo Gonzalez Urrutia pour de graves» crimes, écrit le parquet sur les réseaux sociaux. Ce dernier affirme avoir obtenu l'ordre d'arrestation de la part d'un tribunal compétent en terrorisme.

Le parquet avait ouvert au début août une enquête contre M. Gonzalez Urrutia et la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado pour «usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs».

Pas vu en public depuis un mois

«Ils ont perdu tout sens des réalités. En menaçant le président élu [Gonzalez Urrutia], ils ne parviennent qu'à nous rapprocher et à renforcer le soutien des Vénézuéliens et du monde entier à Edmundo Gonzalez», a réagi sur les réseaux sociaux la cheffe de l'opposition María Corina Machado, qui comme l'ancien ambassadeur, vit dans la semi-clandestinité.

Pour justifier ses absences, M. Gonzalez, qui n'a pas été vu en public depuis le 30 juillet, a dit craindre une justice «sans garantie d'indépendance» et le procureur général Tarek William Saab qu'il accuse de se comporter «comme un accusateur politique».

Le président socialiste Nicolás Maduro, dont la victoire à la présidentielle a été validée par la cour suprême, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le conseil national électoral (CNE) qui n'a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique.

Des milliers d'arrestations

Une telle attaque est jugée peu crédible par l'opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manoeuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact. Selon l'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, M. Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix.

Après l'annonce de la réélection de Nicolás Maduro, des manifestations spontanées ont fait 27 morts et 192 blessés, tandis que quelque 2400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.

Une grande partie de la communauté internationale, Etats-Unis en tête, ne reconnaît pas la réélection de M. Maduro. L'opposition a dit ne pas vouloir abandonner la rue.