Au moins 3000 personnes ont manifesté lundi en fin d'après-midi à Lausanne pour réclamer une «pleine indexation» des salaires de la fonction publique et du secteur parapublic vaudois au renchérissement du coût de la vie.
Les manifestants critiquent le taux d'indexation des salaires de 1,4% annoncé par le Conseil d'Etat vaudois pour la fonction publique et le secteur parapublic, jugé insuffisant au regard de l'inflation.
Le cortège a rallié la place du Château, où les autorités cantonales ont été copieusement huées.
Au moins 3000 fonctionnaires manifestent à Lausanne - Gallery
Les manifestants critiquent le taux d'indexation des salaires de 1,4% annoncé par le Conseil d'Etat vaudois pour la fonction publique et le secteur parapublic, jugé insuffisant au regard de l'inflation.
Le cortège a rallié la place du Château, où les autorités cantonales ont été copieusement huées.
«Les cantons romands indexent, Vaud met à l'index», «milliards en caisse, pour nous la baisse» ou encore «Dittli, ça suffit!» (en allusion à la nouvelle cheffe du Département des finances Valérie Dittli), pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes brandies lors de la marche organisée par plusieurs syndicats. «Une solution, l'indexation», a scandé la foule.
Les manifestants étaient environ 3000 selon la police, plus de 4000 selon les syndicats. Le cortège est parti de la place Saint-François vers 18h00 pour rallier la place du Château. Des huées se sont élevées en direction du siège des autorités cantonales, a constaté un journaliste de Keystone-ATS.
Journée de grève
Le défilé ponctuait une journée de grève, à laquelle ont pris part environ 1300 enseignants de l'école obligatoire et du post-obligatoire, selon les syndicats et le Département vaudois de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF). Alors que la grève a surtout été suivie dans l'éducation, la manifestation a rassemblé d'autres secteurs, dont celui de la santé. Du personnel du CHUV était notamment présent.
«Il s'agit de la plus grande mobilisation depuis celle contre la réforme de la caisse de pension en 2013», a déclaré le secrétaire syndical au Syndicat des services publics (SSP Vaud), David Gygax, à Keystone-ATS. Le syndicat est à l'origine de cette journée de protestation, avec la fédération syndicale SUD et la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF Vaud). Des actions de moindre ampleur avaient déjà été menées cet automne.
Les trois organisations jugent que le taux d'indexation des salaires de 1,4% dès le 1er janvier 2023 annoncé le 8 décembre dernier par le Conseil d'Etat vaudois pour la fonction publique et le secteur parapublic est insuffisant au regard de l'inflation.
«Pertes de salaires»
«Un tel taux d'indexation est l'un des plus bas des employeurs publics de Suisse romande», critique un communiqué conjoint. «Il implique des pertes de salaires extrêmement importantes.»
Une indexation correspondant à la hausse de l'indice suisse des prix à la consommation entre octobre 2021 et octobre 2022 (+3%) est réclamée. La prime unique de 0,8% du salaire octroyée par l'Etat de Vaud aux salariés de classes 1 à 10 en janvier 2023 ne satisfait pas non plus. «Cette prime n'étant pas intégrée au salaire, elle restera sans lendemain. De plus, elle ne concerne pas les employés du secteur parapublic.»
Les syndicats demandent l'ouverture de négociations avec le Canton. Sans quoi une nouvelle journée de mobilisation se tiendra le 31 janvier.
Approche «équilibrée» défendue
Interrogée lundi soir dans le 19h30 de la RTS, la présidente du Conseil d'Etat vaudois Christelle Luisier a défendu une «approche équilibrée» face au renchérissement, qui inclut «un ensemble de mesures» et des compensations. Elle a par exemple souligné que dans le cadre du budget, des déductions fiscales de 100 millions de francs étaient prévues pour la classe moyenne et les familles, ou encore que les régimes sociaux avaient été indexés à hauteur de 2,5%.
La conseillère d'Etat PLR a aussi appelé à se «méfier» des comparaisons avec les autres cantons. «Tous ne comptabilisent pas de la même manière ce qu'ils font. Certains prennent en considération les annuités (augmentations annuelles de la rémunération en fonction de la classe de salaire et indépendantes de l'indexation, ndlr), qui sont de 1% dans le canton de Vaud», a-t-elle illustré. La ministre n'a pas évoqué l'ouverture de négociations avec les syndicats.