Grève mercrediAvant la mobilisation de son personnel, le CHUV s'explique
ll, ats
22.6.2021 - 15:59
Le CHUV à Lausanne tire le bilan des mesures prises en faveur de ses collaborateurs pendant et avant la pandémie. Cette prise de parole intervient alors que le personnel réclame un élargissement de la prime Covid, ainsi qu'un renforcement des effectifs et des salaires. Une journée de grève est prévue mercredi, ainsi qu'une manifestation.
ll, ats
22.06.2021, 15:59
ATS
Le directeur général Philippe Eckert a rappelé le «fort engagement» du personnel du CHUV durant la crise, l'hôpital ayant accueilli près de 2000 patients Covid. «Alors que la deuxième vague est derrière nous, nous constatons que nos équipes sont fatiguées. Nous y sommes sensibles et comprenons leur besoin de manifester publiquement leur lassitude», a-t-il déclaré mardi devant la presse.
Certains collaborateurs vont faire grève, mais les soins aux patients ne seront pas perturbés. «La prise en charge sera identique», a assuré le directeur général. Concernant la prime Covid de 900 francs, il explique que le CHUV «applique les critères définis par le Conseil d'Etat et validés par le Grand Conseil».
Absentéisme
Si la situation est revenue plus ou moins à la normale dans de nombreux secteurs, le bloc opératoire souffre d'absentéisme, indicateur d'un certain mal-être. Onze salles d'opération, sur treize, ont pu rouvrir. Problème: un déficit de collaborateurs, dans un domaine très spécialisé où règne une pénurie.
Le CHUV martèle que, tout au long de la pandémie, sa priorité a été de garantir la sécurité de ses patients et de ses collaborateurs. Et qu'il s'efforce, depuis des années, d'améliorer les conditions de travail du personnel, ceci avec l'appui du Conseil d'Etat.
Mesures prises
Antonio Racciatti, directeur des Ressources humaines (RH), a énuméré les mesures prises depuis 2012 en matière de salaires, notamment pour accélérer la progression salariale des jeunes infirmières et des aides aux soins. Depuis 2017, 461 ETP (équivalents temps plein) ont été créés, dont 60% pour les soins infirmiers, a-t-il ajouté.
Le directeur des RH insiste: durant la pandémie, même au plus fort de la première vague, les collaborateurs ont toujours pu travailler «avec des outils adaptés», notamment les masques. «Et nous ne sommes pas partis dans le rouge au niveau des heures supplémentaires».
Heures supplémentaires maîtrisées
Après la première vague, elles étaient en moyenne de 24,7 heures supplémentaires par personne. Le solde s'est réduit à deux heures à la fin 2020. Mais il s'agit de moyennes, étalées sur l'ensemble du personnel, soit près de 10'000 employés. «Le plafond à 60 heures supplémentaires n'a jamais été dépassé», assure M. Racciatti.
Pour y arriver, le CHUV a procédé à un transfert massif de soignants dans certains secteurs-clés. Plus de 800 soignants et 125 médecins ont ainsi été réaffectés. Certains pour de longs mois et pour un travail intense, «ce qui n'est pas facile», a reconnu M. Eckert.