AVS des femmes Plus de 300 000 signatures au Conseil des Etats

vf, ats

15.3.2021 - 11:41

L'appel «Pas touche aux rentes des femmes» a été remis lundi au Conseil des Etats quelques heures avant le débat parlementaire sur la réforme AVS21. Signé par plus de 300'000 personnes, il demande notamment de s'opposer au relèvement de l'âge de la retraite des femmes.

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Aujourd’hui encore, les femmes touchent un tiers de moins de rente vieillesse que les hommes, indique l’Union syndicale suisse à l’origine de cet appel. Or la révision AVS21 du Conseil fédéral prévoit de relever l’âge de la retraite des femmes à 65 ans moyennant des compensations. Mais la commission du Conseil des Etats a durci les conditions.

Ces propositions ont suscité une vague d'indignation, indique l'USS. Signe du mécontentement, les 314'187 signatures ont été récoltées en ligne en moins d'une semaine. Pas question que les femmes doivent porter le poids de l'assainissement de l'AVS.

Une retraite AVS digne pour les femmes était l'une des revendications phares de la grève en 2019. Une réforme qui ignore leurs conditions de vie n'a aucune chance. «Celui qui a travaillé toute sa vie mérite une rente qui lui suffise pour vivre. Cela vaut aussi pour elles ce qui n'est pas encore le cas», a déclaré Vania Aleva, présidente de l'USS.

La question du relèvement de l'âge de la retraite des femmes est au centre de la réforme de l'AVS dont le Conseil des Etats débat lundi (archives).
La question du relèvement de l'âge de la retraite des femmes est au centre de la réforme de l'AVS dont le Conseil des Etats débat lundi (archives).
KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER

La lettre ouverte aux sénateurs demande de corriger les péjorations apportées au projet de réforme et de garantir enfin aux femmes une meilleure sécurité pour leurs vieux jours. La révision ne doit pas seulement améliorer la situation des couples mariés.

La pauvreté des personnes âgées est souvent féminine, a rappelé Mattea Meyer, co-présidente du PS. «Nous avons besoin de meilleures rentes et non d'un démantèlement». «La politique n'a jusqu'à présent pas entendu les appels des femmes. Maintenant, ce signal ne peut plus être ignoré», a ajouté la conseillère aux Etats Lisa Mazzone (Verts/GE).

Dans son préavis, la commission de la Chambre des cantons a décidé de serrer la vis pour les femmes. Seules les six premières cohortes, contre les neuf préconisées par le gouvernement, obtiendraient des compensations. En outre, les femmes ne pourraient prendre une retraite anticipée qu'à partir de 63 ans. Le Conseil fédéral propose de fixer le seuil à 62 ans.