La faim, «un crime de guerre»Berset salue la prorogation de l'accord des céréales ukrainiennes
sn, ats
23.5.2023 - 16:21
La Suisse salue la prolongation pour deux mois de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes. En présidant mardi à New York un débat de haut niveau du Conseil de sécurité de l'ONU, Alain Berset a affirmé que Berne était prête à apporter son soutien.
Keystone-SDA, sn, ats
23.05.2023, 16:21
23.05.2023, 16:28
ATS
La Russie avait accepté il y a quelques jours de proroger cet arrangement qui a permis de relancer les exportations de dizaines de millions de tonnes de céréales depuis l'Ukraine, malgré la guerre. Mais elle reste fâchée parce qu'elle estime qu'un second arrangement pour faciliter ses propres exportations d'engrais n'est pas honoré.
Pour l'ONU, l'initiative sur les céréales a permis d'éviter un désastre humanitaire, notamment en Afrique. L'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine provoque une augmentation «massive» des prix dans le monde entier, a affirmé le président de la Confédération lors de ce débat consacré à la protection des civils.
Auparavant, M. Berset s'était dit «frappé» devant la presse par le nombre «intolérable» de victimes civiles en Ukraine qui constitue près de la moitié de celles observées dans tous les conflits dans le monde. De son côté, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a lui aussi à nouveau salué le renouvellement de l'accord sur les céréales ukrainiennes.
La faim, «un crime de guerre»
Plus largement, le président de la Confédération est venu à New York pour remettre la question des populations civiles dans les conflits au centre des préoccupations. Il a beaucoup insisté sur les effets à moyen terme des guerres, qui provoquent davantage de décès que les violences elles-mêmes, notamment sur l'insécurité alimentaire qui affecte dans 70% des cas des personnes en zone de conflit.
Les parties «qui utilisent la famine des civils comme méthode de guerre doivent être tenues pour responsables», a aussi ajouté le Fribourgeois. «Affamer volontairement des civils est un crime de guerre».
Soutien au CICR
De son côté, Antonio Guterres a rappelé que plus de neuf victimes sur dix dans les attaques en zone peuplée sont des civils. Il a appelé «chaque gouvernement, chaque groupe armé et chaque combattant» à honorer le mandat du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Egalement présente devant le Conseil, la présidente de cette organisation Mirjana Spoljaric a relevé que le nombre de conflits non internationaux a plus que triplé en 20 ans. Et d'appeler à protéger les civils et les infrastructures et d'empêcher l'insécurité alimentaire ou encore de garantir un accès humanitaire. «La protection des civils signifie la protection de tous», a affirmé la présidente.