«La paix durable par et avec les femmes» Berset salue le rôle des femmes pour la paix au Conseil de sécurité

sn, ats

7.3.2023 - 17:16

Les femmes sont incontournables pour une paix durable. Pour son premier discours au Conseil de sécurité de l'ONU à New York, le président de la Confédération Alain Berset a appelé mardi à garantir «un soutien politique clair» et des ressources pour leur participation.

Le président de la Confédération Alain Berset a parlé lundi à New York de la présidence suisse du Conseil de sécurité en mai avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Le président de la Confédération Alain Berset a parlé lundi à New York de la présidence suisse du Conseil de sécurité en mai avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
ATS

7.3.2023 - 17:16

«La paix durable sera construite par et avec les femmes, ou n'existera simplement pas», a-t-il affirmé lors d'un débat pour anticiper les 25 ans, dans deux ans, de la résolution «Femmes, paix et sécurité». Plusieurs études montrent la corrélation entre la participation de celles-ci dans les processus pour mettre un terme aux conflits et la durabilité de la paix.

M. Berset dit l'avoir vérifié dans ses visites officielles. Il a rendu hommage à la société civile, notamment aux activistes pour la paix et au mouvement féministe, qui avaient oeuvré pour la résolution.

Selon le Fribourgeois, l'application de ce texte constitue «une tâche quotidienne». Les conflits ou la situation en Ukraine, en Afghanistan, en Syrie et au Yémen en sont des exemples.

M. Berset en a appelé à la responsabilité du Conseil, mais aussi de chaque Etat, pour oeuvrer à augmenter la participation des femmes pour la paix. Plus de 100 pays, dont la Suisse, ont lancé un plan d'action national sur cette question.

Rencontre avec Guterres

Mais les problèmes ne sont de loin pas réglés. «Les femmes sont souvent les premières cibles de violence, de discours haineux, de menaces et de représailles», déplore le président de la Confédération. Tout comme d'abus sexuels.

Difficulté plus récente qu'il avait déjà relevée lundi devant la Commission de la condition de la femme à l'ONU, M. Berset a alerté sur les nouvelles violences, celles observées dans l'écosystème numérique. Toutes ces violences «sont structurelles et aucun pays, aucune société, n'est à l'abri», a-t-il souligné à la veille de la Journée internationale des droits des femmes. Et de mentionner les efforts menés en Suisse.

Au Conseil de sécurité, Berne copréside avec les Emirats arabes unis le groupe informe d'experts sur «Femmes, paix et sécurité». M. Berset a demandé d'accélérer l'application de la résolution, notamment en augmentant le financement et le personnel et en lançant des politiques adaptées.

A New York, il a aussi préparé la présidence suisse du Conseil en mai prochain, sous la thématique de la protection des civils. Lundi, le président de la Confédération en avait parlé avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Réponse plurielle à des crises multiples

Il avait également abordé l'importance de la Genève internationale. Ou plutôt «des Genèves internationales», selon ses déclarations lors d'une conférence publique la semaine dernière dans laquelle le conseiller fédéral avait partagé ses réflexions sur le rôle international de la Confédération.

Face aux nombreuses crises qui désormais ont lieu en même temps, la réponse doit être plurielle, dit M. Berset. Il avait répété en termes clairs son opposition ferme à une exportation ou une réexportation d'armes en Ukraine. «Ce serait une erreur», avait-il estimé, convaincu qu'un pays comme la Suisse «a peut-être un rôle différent» à honorer sur la scène internationale.

Dans tous les cas, il ne faut pas changer d'approche au milieu de cette crise ukrainienne, selon lui. Et de mettre en garde sur les effets d'une nouvelle politique sur cette question pour la Genève internationale. Deux jours plus tard, le numéro deux de la diplomatie russe Sergueï Riabkov avait d'ailleurs dit à la presse à Genève que l'importance de la Genève internationale «fait partie du passé» en raison des sanctions suisses.

Le président de la Confédération ne comprend pas ceux, y compris en Suisse, qui s'abandonnent à une «ivresse de la guerre». Et, tout en dénonçant les violations perpétrées par Moscou en Ukraine, d'ajouter qu'il fait partie de ceux qui pensent qu'il ne faut pas «écraser» la Russie.

sn, ats