Procès Besançon: policier relaxé après avoir frappé un gilet jaune

ATS

15.2.2024 - 15:27

Lors des manifestations de gilets jaunes en 2019 en France, la police était sur les dents (photo symbolique).
Lors des manifestations de gilets jaunes en 2019 en France, la police était sur les dents (photo symbolique).
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La cour d'appel de Besançon a prononcé jeudi la relaxe d'un policier condamné en première instance pour avoir donné un coup de matraque à un «gilet jaune», lors d'une manifestation à Besançon en 2019.

Keystone-SDA

L'avocat du plaignant, Me Arié Alimi, a annoncé son intention de «faire un pourvoi en cassation puis d'envisager des recours devant la CEDH (Cour européenne des droits de l'Homme) afin de fixer le corpus juridique».

«La justice a été vraiment rendue», a en revanche salué l'avocate du policier Me Catherine Bresson, à la sortie de la salle d'audience. «Il ne s'agissait pas de violences policières, mais de circonstances particulières d'intervention lors d'une manifestation», a-t-elle insisté.

Le 30 mars 2019, à Besançon, un jeune homme de 22 ans participe à une manifestation de «gilets jaunes», quand la police intervient pour interpeller une personne suspectée d'avoir lancé des projectiles sur les forces de l'ordre.

Un policier surgit de l'angle d'une rue et découvre son «binôme» faisant face au jeune homme, avec une grenade lacrymogène entre eux. Le policier avait alors donné un coup de «bâton de défense souple» à la victime, touchée à l'épaule et à l'arcade sourcilière.

Relaxe demandée par le Ministère public

La scène, filmée par une journaliste des médias de Besançon Média 25 et Radio Bip, est devenue virale sur les réseaux sociaux. En première instance, le tribunal correctionnel de Besançon avait condamné le policier à 1000 euros d'amende avec sursis et 500 euros au titre du préjudice moral, pour «violences volontaires avec arme par dépositaire de l'autorité publique».

Le ministère public, qui avait initialement classé l'affaire sans suite, a requis la relaxe lors des deux procès, estimant que le policier était «intervenu pour faire face à un danger, avec un geste préventif quasi spontané de maintien de l'ordre».

«Le combat contre les violences policières est un long calvaire pour les victimes. Il s'expose à un conservatisme de l'institution judiciaire qui protège les fonctionnaires de police», a fustigé Me Arié Alimi.