Diplomatie Biden et von der Leyen en quête de convergence

ATS

10.3.2023 - 21:31

Le président américain et la patronne de la Commission européenne, dans le cadre douillet du Bureau ovale réchauffé par un feu de cheminée, ont rivalisé d'amabilités lors de courtes déclarations devant la presse.
Le président américain et la patronne de la Commission européenne, dans le cadre douillet du Bureau ovale réchauffé par un feu de cheminée, ont rivalisé d'amabilités lors de courtes déclarations devant la presse.
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Unis sur l'Ukraine, beaucoup moins sur le pilotage de la transition énergétique et sur l'attitude à adopter face à la Chine, Joe Biden et Ursula von der Leyen cherchent, vendredi à Washington, les moyens de converger.

10.3.2023 - 21:31

Tous deux devraient en particulier se promettre une meilleure communication en matière de subventions publiques, et lancer un dialogue sur les achats de métaux nécessaires aux batteries de véhicules électriques.

Le président américain et la patronne de la Commission européenne, dans le cadre douillet du Bureau ovale réchauffé par un feu de cheminée, ont rivalisé d'amabilités lors de courtes déclarations devant la presse.

Joe Biden a rappelé avoir promis à son interlocutrice une «nouvelle ère» dans la relation transatlantique, durement éprouvée par son prédécesseur Donald Trump, et loué leur unité face à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

«Je tiens à vous remercier pour votre rôle moteur» dans la conclusion d'un accord avec le Royaume-Uni sur la délicate question de la frontière nord-irlandaise après le Brexit, a encore dit le démocrate de 80 ans.

Les Etats-Unis et l'Union européenne «sont de bons amis», a dit Ursula von der Leyen, assurant être «très reconnaissante» de l'aide apportée par les Américains pour réduire la dépendance européenne au gaz russe.

Le président américain et la patronne de l'exécutif européen n'ont pas, devant les journalistes, exposé leur principal contentieux: le «Inflation Reduction Act», gigantesque plan de subventions à la transition énergétique de Joe Biden, destiné à doper sans complexes le «Made in America».

Ursula von der Leyen a indiqué que le sujet serait discuté, mais en des termes très prudents, estimant qu'il était «très bien» que les Etats-Unis soutiennent ainsi la transition énergétique, et rappelant que les Européens voulaient «faire pareil».

Il ne faut pas s'attendre à des annonces concrètes spectaculaires, avait fait savoir jeudi un haut responsable de la Maison Blanche.

Il s'exprimait lors d'un entretien avec des journalistes, et n'a pas souhaité être identifié.

La Commission européenne propose, en réponse aux projets du président américain, d'assouplir les règles en matière d'aides d'État pour soutenir la transition verte des industriels européens, que ce déversement d'argent public de l'Amérique inquiète.

Ursula von der Leyen et Joe Biden vont, selon la source déjà citée, engager un «dialogue sur la transparence des subventions publiques».

Le but étant, selon le haut responsable, d'éviter que «nos subventions et leurs subventions divergent et rivalisent au point de créer un jeu à somme nulle.»

Métaux

Le président américain et son invitée devraient aussi, toujours selon la Maison Blanche, ouvrir «des négociations en vue de trouver un accord sur les métaux stratégiques» de la transition énergétique, surtout ceux utilisés pour les batteries des voitures électriques.

L'Ukraine sera évidemment également au menu des discussions, après des frappes russes massives jeudi, ainsi que la Chine.

A l'heure où les Etats-Unis accusent ouvertement Pékin d'envisager une aide militaire à la Russie, Washington voudrait convaincre l'Union européenne d'adopter une position plus ferme face à la Chine.

«Nous avons vu une convergence de vue significative (...) concernant notre position face à la Chine», a toutefois assuré le haut responsable américain.

«La Commission a clairement fait entendre que les Européens avaient une vision spécifique de la façon dont ils veulent maintenir des relations avec la Chine», analyse pour l'AFP Elvire Fabry, de l'Institut Jacques Delors, un centre de réflexion basé à Paris.

«L'administration Biden a un peu réajusté la tonalité de son dialogue avec les Européens sur ce thème. Elle s'efforce de passer d'une logique de pression pour plus d'alignement sur la position américaine à une logique de concertation» avec Bruxelles, ajoute l'experte.

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