Aménagement du territoire Campagne contre le mitage lancée

ATS

8.1.2019 - 11:56

L'initiative des Jeunes Verts pour stopper le mitage se veut très limitative pour les constructions hors des zones à bâtir, que ce soit pour l'agriculture ou le tourisme (archives).
L'initiative des Jeunes Verts pour stopper le mitage se veut très limitative pour les constructions hors des zones à bâtir, que ce soit pour l'agriculture ou le tourisme (archives).
Source: KEYSTONE/SIGI TISCHLER

Mieux répartir les zones à bâtir et favoriser les quartiers durables en Suisse, c'est ce que demande l'initiative des Jeunes Verts pour stopper le mitage. Soumis au vote le 10 février, le texte veut combler les lacunes de la loi sur l'aménagement du territoire.

Chaque jour en Suisse, une surface équivalant à 8 terrains de football est construite, a expliqué Luzian Franzini co-président des Jeunes Verts suisses et co-président du comité d'initiative mardi devant la presse. Durant les dernières décennies, des centaines de kilomètres carrés de terres agricoles et zones vertes ont disparu au profit de constructions.

Il faut veiller à ce que dans 30 ans la Suisse ne devienne pas grise et bétonnée. La loi actuelle ne suffit pas pour enrayer l'étalement urbain, selon lui.

L'initiative "Stopper le mitage - pour un développement durable du milieu bâti" veut mettre une limite à l’extension des zones à bâtir. Sa mesure phare prévoit que toute nouvelle parcelle à bâtir doit être compensée par le dézonage d'une parcelle de valeur équivalente ailleurs.

En dehors de la zone à bâtir, seules les constructions destinées à l’agriculture dépendante du sol ou d’intérêt public et dont l’emplacement est imposé par leur destination pourraient être autorisées.

Explosion des déplacements

Une alliance pour l'environnement, composée du WWF, Pro Natura, Greenpeance, BioSuisse, l'Association des petits paysans ou l'ATE, entoure les Jeunes Verts. La conséquence du mitage en Suisse est une explosion du nombre des déplacements, a relevé Liza Mazzone, vice-présidente de l'Association transport et environnement (ATE). L'initiative permettra de limiter la motorisation massive de ces dernières années, selon elle.

Plus le milieu construit est compact, moins il faut développer de routes pour en assurer la desserte, selon la conseillère nationale genevoise (Verts). Les déplacements en transports publics, à pied ou à vélo sont favorisés et le grignotage du territoire par les parkings réduits.

L’initiative "Stop au mitage" ne signifie pas un arrêt des constructions. Elle ne favorisera cependant les logements et les bâtiments commerciaux que là où la demande existe. Le développement économique et la croissance devraient être dirigés vers l’intérieur.

Pression sur les politiciens

L'initiative ne sera pas facile à mettre en oeuvre, reconnaît pour sa part Thomas Hardegger (PS/ZH). Mais avec un moratoire sur les zones à bâtir, le Conseil fédéral et le Parlement seront obligés de créer les outils nécessaires pour protéger les terres cultivées et les milieux naturels. Ils devront aussi mettre en place des instruments pour lutter efficacement contre la hausse des loyers et du prix des terrains.

La pression engendrée par l'initiative les obligera à trouver rapidement des solutions. L'utilisation efficace des terres, une plus grande influence des communes et des cantons sur la politique immobilière ou un droit de bail efficace seraient autant de solutions à mettre en place, selon lui.

Sondages favorables

Le Parlement et le Conseil fédéral rejettent le texte jugé excessif. Les Chambres ont renoncé également à élaborer un contre-projet.

Selon les premiers sondages, si les Suisses avaient voté juste avant Noël, ils auraient accepté l'initiative. Le premier sondage de Tamedia donne une part d'opinions favorables de 54% à fin décembre. Le "oui" a déjà perdu du terrain par rapport au premier sondage gfs.bern publié le 21 décembre. Il se situait alors à 63%.

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