Question jurassienne Canton de Berne fustigé, Confédération aussi

ATS

8.9.2019 - 15:55

Le secrétaire général du Mouvement autonomiste jurassien (MAJ), Pierre-André Comte, a fustigé dimanche l'attitude des autorités bernoises dans le dossier de Moutier. Il a aussi vertement critiqué la Confédération, accusée de ne pas avoir pris ses responsabilités.

«La Confédération se prépare des ennuis politiques si elle ne fait rien», a lancé Pierre-André Comte lors de la conférence de presse organisée à l'occasion de la 72e Fête du peuple jurassien à Delémont.

Le leader autonomiste a dit ne pas préjuger de la position de la nouvelle ministre de la justice Karin Keller-Sutter dans ce dossier. Dans une référence à l'ancienne cheffe du Département de la justice Simonetta Sommaruga, Pierre-André Comte a cependant relevé que Mme Keller-Sutter «n'était pas bernoise»: «Nous lui faisons confiance sur son impartialité», a-t-il dit, ajoutant que son mouvement était prêt à être un interlocuteur.

Lors de son discours, Pierre-André Compte a utilisé des mots très durs, évoquant un «brigandage politique» de la part des autorités du canton de Berne, qui ont bafoué le «choix démocratique» des habitants de Moutier.

Ces derniers avaient choisi le 18 juin 2017, à une courte majorité, de rejoindre le canton du Jura. Un vote par la suite invalidé par la préfète du Jura bernois, dont la décision a été confirmée le 29 août dernier par le Tribunal administratif bernois. Ce dernier a relevé «de graves violations du droit» lors du scrutin. Un verdict qui enflamme une nouvelle fois la Question jurassienne.

L'OFJ dans le collimateur

Pierre-André Comte s'en est pris à l'Office fédéral de la justice (OFJ), qui a supervisé ce vote entouré de mesures de contrôle exceptionnelles. Il a en particulier reproché à la Confédération de n'être pas intervenue à propos d'irrégularités signalées avant même le scrutin, et qui auraient pu être facilement corrigées selon lui.

«La Chancellerie bernoise et l'Office fédéral de la justice avaient les moyens de s'interposer et éviter en amont le fiasco démocratique qu'espéraient les probernois radicalisés», a asséné le secrétaire général du MAJ.

Ce dernier a invité le gouvernement jurassien à interpeller la Confédération dans le cadre de la Tripartite, une conférence qui réunit la Confédération ainsi que les exécutifs des cantons du Jura et de Berne.

Pas de consigne du MAJ

Le prochain épisode du dossier aura lieu jeudi prochain à Moutier, où les autonomistes se réuniront à l'occasion d'«Assises prévôtoises». Les militants devront se prononcer sur l'opportunité de porter l'affaire au Tribunal fédéral ou de privilégier la mise en route rapide d'un nouveau vote.

Pierre-André Comte a annoncé que le MAJ ne donnera aucune consigne de vote. «Il n'appartient qu'aux gens de Moutier de décider de leur sort, et cela en toutes circonstances», a souligné le secrétaire général, précisant qu'il ne sera lui-même pas présent lors de cette réunion. Refusant de révéler sa préférence à titre personnel, il a admis que les militants se trouvaient face à un «choix cornélien».

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