EducationCassis appelle le monde à lutter pour l'éducation pour tous
sn, ats
16.2.2023 - 09:24
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis demande à la communauté internationale de garantir le droit à l'éducation pour chaque enfant en situation d'urgence. Au début d'une réunion à Genève, il a appelé jeudi les dirigeants à mettre la question «au sommet» de leur effort.
Keystone-SDA, sn, ats
16.02.2023, 09:24
16.02.2023, 10:41
ATS
«Chaque être humain doit avoir la possibilité de recevoir une éducation», a affirmé le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). «La paix, la liberté et la prospérité» de tous les pays dépendent des prochaines générations, dit-il encore.
M. Cassis a relevé que Genève est devenue un centre mondial pour l'éducation en situation d'urgence. La ville rassemble la plupart des acteurs sur la question et le conseiller fédéral demande un soutien des Etats au secteur privé en passant par la société civile.
Des milliers de personnes, dont plusieurs ministres, sont réunies à l'invitation de la Suisse et du Fonds de l'ONU «Education sans délai». L'objectif est de récolter 1,5 milliard de dollars pour les quatre prochaines années.
Près de 230 millions d'enfants dans des pays confrontés à des situations d'urgence ont besoin de davantage d'accès à l'éducation. Ce chiffre a été multiplié par trois ces dernières années.
Hommage aux rescapés du séisme
Parmi elles, «plus de 70 millions ne sont pas du tout scolarisés», a affirmé par vidéo le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. La conférence de Genève, prévue sur deux jours, est «une avancée pour les garçons et les filles du monde entier», a-t-il également ajouté.
De son côté, l'émissaire de l'ONU pour l'éducation dans les situations d'urgence, l'ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, a demandé aux participants de se lever en soutien aux déplacés et blessés du récent séisme en Syrie et en Turquie. Plus largement, les enfants «ont besoin, méritent et doivent avoir notre soutien», a-t-il lancé, pensant notamment aux jeunes Afghanes privées d'éducation par les talibans.
Il y a quelques semaines, M. Cassis et cinq ministres ou vice-ministres présents jeudi à Genève avaient appelé les dirigeants à honorer leur promesse d'une éducation de qualité pour tous d'ici 2030. «L'éducation est notre investissement dans la paix en cas de guerre, notre investissement dans l'égalité en cas d'injustice, notre investissement dans la prospérité en cas de pauvreté», estimaient les signataires.
Or, les ministres, auxquels s'ajoutait M. Brown, parlent d'une «crise mondiale de l'éducation». Face à cette situation, «Education sans délai» et ses partenaires ont pu atteindre 7 millions d'enfants ces dernières années. Trois fois plus au total devraient l'être dans les quatre prochaines.
Millions de l'ONU pour la Syrie
Pour Berne, il est important de porter cette lutte. «La Suisse a une crédibilité», affirme à Keystone-ATS le vice-directeur de la Direction du développement et de la coopération (DDC), l'ambassadeur Christian Frutiger. «Nous nous engageons pour une éducation pour tous dans tous les pays».
Il ajoute que la Suisse mettra en avant cette question au Conseil de sécurité de l'ONU pendant son mandat de membre non permanent de deux ans, «si la situation le permet». L'éducation va aussi rapidement devoir être abordée après le récent séisme.
«Les besoins vont augmenter», a admis M. Frutiger. «Nous sommes encore dans la phase de sauvetage, mais très vite ensuite, il faudra penser à l'éducation et à la reconstruction des infrastructures». «Il est impossible à ce stade d'anticiper quelles seront les conséquences sur le nombre supplémentaire d'enfants en situation d’urgence», affirme le vice-directeur de la DDC.
L'éducation s'accompagne souvent dans les institutions publiques de nourriture après un désastre. «Education sans délai» a annoncé cette semaine avoir débloqué sept millions de dollars pour aider à la réponse en Syrie dans un pays déjà affecté par plus de dix ans de conflit.