Le Léman Express va contribuer à «pérenniser» la Genève internationale qui devra à terme s'élargir sur d'autres territoires. Plus encore, la Route des Nations prévue en 2022 devrait décloisonner un quartier qui va sans doute encore s'étoffer.
Le dispositif du Léman Express est en ligne avec l'approche de l'ONU sur le développement durable, dont les Objectifs (ODD) sont pilotés depuis Genève, et sur l'avenir de la Genève internationale. Il va permettre de connecter un réseau de 45 gares de toute la région. Celle près des organisations internationales sera desservie tous les quarts d'heure de 05h00 à 20h00.
Elle doit «permettre une irrigation fine du quartier avec les lignes de bus à disposition ou les itinéraires de mobilité douce», relève un responsable de l'Office cantonal des transports. La fréquence des bus vers la France voisine au Nord sera d'ailleurs plus dense.
Depuis 2012, un groupe de travail rassemble la mission suisse auprès de l'ONU à Genève, les acteurs locaux et les organisations internationales. Il accompagne celles-ci pour adapter la mobilité de leurs employés.
«Nous souhaitons pouvoir encourager un changement d'habitude pour les 15% de nos collaborateurs qui habitent en Haute-Savoie et qui seront bientôt desservis par le Léman Express», estime le responsable de ces questions à l'ONU à Genève. Des réunions avec Lémanis ont déjà eu lieu et une campagne de communication commune est attendue en septembre.
Vaud et France voisine
Plus largement, le Léman Express fait partie des questions qui ont été posées pour la «pérennisation» des activités internationales du canton.«Il faut concevoir la Genève internationale au-delà de la Ville de Genève, dans un territoire avec le canton de Vaud et la France voisine», a dit récemment dans un entretien à Keystone-ATS l'ancien directeur général de l'ONU à Genève Michael Møller, en poste jusqu'à fin juin dernier.
Selon lui, pour maintenir l'attractivité de la région, ce volet transports constituera une composante aux côtés des infrastructures comme les logements et les technologies. Une préoccupation qui résonne également auprès du canton.
L'extension de la Genève internationale «doit aussi être pensée en termes régionaux», précise la présidence du Conseil d'Etat. Le gouvernement a lancé une étude sur le potentiel de développement d'infrastructures et de terrains pour pouvoir accueillir un possible agrandissement des activités onusiennes. Le canton est «en phase» avec M. Møller et Antonio Hodgers a mentionné ces questions avec lui, selon la présidence.
Ces discussions ne signifient pas pour autant que des organisations internationales seraient tentées de s'éloigner elles-mêmes de Genève pour cette zone élargie. Des acteurs souhaitent plutôt revenir au Palais des Nations pour des raisons sécuritaires et de proximité humaine, relève l'ancien directeur général.
Les jeunes veulent moins acheter de véhicules et les transports publics «sont de plus en plus sophistiqués», se réjouit-il. Lui-même plaide pour une utilisation la plus large possible du vélo.
Centaines de millions de francs
Plus encore qu'avec le Léman Express, l'ONU sera au centre de la Route des Nations qui doit relier en 2022 le quartier à l'autoroute. M. Møller a alerté les autorités sur le besoin de mieux gérer le trafic devant le Palais des Nations, où affluent de nombreux piétons, et se dit satisfait de la réponse.
D'autant plus qu'une salle de concert et le portail des Nations, projet d'ouverture aux citoyens sur lequel il a oeuvré avec le banquier Ivan Pictet pour 2023, devraient venir s'ajouter. «Nous encouragerons un changement d'habitude de la part de nos collaborateurs» de France voisine, affirme de son côté le responsable de ces questions à l'ONU. La ligne de bus depuis la Place des Nations vers le Nord sera plus directe.
«La Route des Nations sera la première composante d'infrastructures de mobilité pour un coût global d'environ 500 millions de francs et qui seront réalisées à l'horizon 2025», dit le responsable de l'Office cantonal des transports. Le report modal de la circulation sera compensé par l'offre de transports publics. Le canton explique aussi que le dispositif devra aider les organisations internationales à inciter leurs employés à utiliser des modes de transport électriques.
Selon l'ONU, plus de 50% des collaborateurs habitent dans le canton, 35% en France voisine et 10% dans le canton de Vaud. Parmi eux, environ 30% se trouvent dans des zones mal ou non desservies. La grande majorité de ceux qui habitent à Genève viennent eux à vélo, en augmentation, ou en transports publics. Plus de 200 places de parking pour vélos ont été aménagées au Palais des Nations.
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