Ecole genevoise Changement de cap pour le CO genevois

ATS

14.10.2019 - 15:12

La conseillère d'Etat genevoise en charge de l'instruction publique, Anne Emery-Torracinta, a présenté lundi les pistes pour réformer le cycle d'orientation (archives).
La conseillère d'Etat genevoise en charge de l'instruction publique, Anne Emery-Torracinta, a présenté lundi les pistes pour réformer le cycle d'orientation (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

A Genève, la dernière réforme du cycle d'orientation n'ayant pas eu les effets escomptés, une nouvelle restructuration est en préparation. Le système actuel des trois regroupements par niveau en première année devrait être supprimé au bénéfice d'une certaine mixité.

Le constat tiré lundi devant la presse par la cheffe du Département de l'instruction publique (DIP), Anne Emery-Torracinta, est clair: le cycle d'orientation (CO) issu de la réforme de 2011 n'a pas répondu à toutes les attentes. Il s'agissait il y a huit ans de renforcer l'orientation grâce à une école plus exigeante pour tous, mais pas plus sélective, ainsi qu'à lutter contre les inégalités sociales.

Les statistiques montrent au final que le système en place depuis 2011 n'a pas modifié l'orientation des élèves à la sortie du cycle. Il a aussi évolué vers une orientation plus sélective que promotionnelle tout en renforçant les inégalités sociales, ce qui va à l'encontre des buts fixés. Les élèves en grande difficulté scolaire sont particulièrement touchés.

Classes ghettos

En effet, au fil des ans, il y a de moins en moins d'élèves qui intègrent le regroupement le plus faible: 12% en 2011, contre 6% en 2017. Ils sont rassemblés dans des classes dont la dynamique est compliquée. Selon le DIP, cette situation aboutit à une forme de «ghettoïsation» de ces classes dont certains élèves ont des compétences scolaires très faibles.

Autre problème: la difficulté d'organiser ce regroupement. Pour ouvrir des classes avec le bon nombre d'élèves – soit entre 11 et 14 – il faut déplacer des élèves d'un cycle à l'autre. Or ces jeunes sont déjà scolairement fragiles, déplore la conseillère d'Etat socialiste.

Parcours accéléré

La réforme envisagée par le DIP passe par la suppression des regroupements en 9e année tout en gardant des niveaux dans certaines disciplines ainsi que des options. Des parcours aménagés pour les élèves les plus faibles mais aussi pour les plus doués sont à l'étude.

Selon Mme Emery-Torracinta, il faut par exemple s'interroger sur la pertinence de l'apprentissage de l'allemand pour certains élèves en très grande difficulté scolaire plutôt que de leur proposer un vrai projet adapté. S'agissant des plus forts, ils pourraient effectuer leur cycle en deux ans plutôt qu'en trois ans.

«La réforme précédente était portée par la politique, c'était peut-être l'erreur», souligne Mme Emery-Torracinta. Elle ouvre ainsi une vaste consultation avec des professionnels, des experts, des associations de parents et des représentants des partis politiques. Ce processus devrait déboucher d'ici l'automne 2020 sur un projet de loi pour une mise en oeuvre pour la rentrée 2022.

Nombreuses réformes

A Genève, le cycle d'orientation, qui accueille les élèves de la 9e à la 11e, a déjà été adapté une demi-douzaine de fois depuis sa création en 1964. Il était à l'origine organisé en sections. Trois établissements avaient tenté des expériences d'hétérogénéité. En 2000, un système de deux regroupements avait été introduit. La dernière réforme de 2011 était issue d'une votation populaire.

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