Sion
Une centrale de chauffe à plaquettes de bois devrait voir le jour dans la station valaisanne de Crans-Montana d'ici 2020, pour un coût de 10,8 millions de francs. Mais le projet est contesté notamment par des riverains.
La centrale de chauffe doit alimenter le réseau de chauffage à distance qui compte à ce jour 1600 mètres de conduites. Elle a été mise à l'enquête publique le 6 octobre dernier, ont indiqué jeudi devant la presse les représentants de Crans-Montana Energies SA, société en mains publiques.
L'emplacement de la centrale d'une puissance totale de 11,4 mégawatts (MW) est prévu en zone artisanale, à un jet de pierre du centre sportif de la Moubra. Ses trois cheminées mesureront 18 mètres de haut "soit légèrement plus bas que la cime des sapins environnants", a précisé Crans-Montana Energies SA.
La construction entraînera le défrichement de 1200 mètres carrés environ de forêt, essentiellement pour la route d'accès. "Ils seront compensés par la réalisation d'un reboisement compensatoire de même surface", soulignent les promoteurs.
200 logements chauffés
La centrale prévoit à terme de chauffer plus de 200 logements exclusivement avec du bois local. La fourniture de l'énergie est assurée en partenariat avec les triages forestiers. Les plaquettes "ne seront pas produites par abattage d'arbres entiers, mais par broyage de branches et d'arbres non valorisés à ce jour".
L'approvisionnement de la centrale induira notamment sept à huit allers-retours de camions par jour. Les promoteurs promettent que "tout sera fait pour éviter au maximum les nuisances en période de forte affluence touristique, en suspendant si nécessaire les livraisons pendant plusieurs jours.
Le coût de la centrale s'élève à 10,8 millions de francs et s'inscrit dans un projet global de chauffage à distance estimé à 27 millions de francs. La somme est financée par Crans-Montana Energies SA dont le capital-actions est en main des communes du plateau de Crans-Montana, des triages forestiers et des sociétés Sogaval et FMV.
Craintes des nuisances
Le projet a suscité des oppositions avant même sa mise à l'enquête. Crans-Montana Energies SA a joué la transparence et organisé en septembre dernier une séance d'information publique qui a attiré plus de 350 personnes.
Les opposants sont notamment des propriétaires de chalets ou des acteurs touristiques. Parmi eux, Corine Pichard Ançay, propriétaire et exploitante avec sa soeur de l'hôtel La Prairie. Elle indique à l'ats "s'opposer fermement au projet et aux nuisances qu'il engendre. Il en va de la survie de notre hôtel que notre clientèle fréquente notamment pour sa grande tranquillité. Nous nous battrons jusqu'au bout".
"Nous nous attendons à un certain nombre d'oppositions. Cela fait partie du processus. Nous ne sommes ni inquiets ni soucieux. Ces oppositions seront traitées par les services de l'Etat, étant donné que la commune site de Crans-Montana est partenaire de la société. Nous sommes sereins", a indiqué Eric Karmerzin, directeur de Crans-Montana Energies SA.
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