Conseil fédéral Cinq candidats pour succéder à Ueli Maurer

bl, ats

21.10.2022 - 20:20

A quelques heures du délai pour déposer sa candidature à la succession d'Ueli Maurer au Conseil fédéral, cinq prétendants se sont annoncés. Plusieurs candidats attendus, comme Natalie Rickli, ont renoncé à se présenter.

Keystone-SDA, bl, ats

La liste des désistements de poids lourds du parti s'est allongée au cours des semaines. (archives)
La liste des désistements de poids lourds du parti s'est allongée au cours des semaines. (archives)
KEYSTONE

Le délai échoit vendredi à minuit. La commission de sélection de l'UDC se prononcera lundi. Elle veut attendre encore d'éventuelles candidatures qui arriveraient par poste.

Une semaine après l'annonce du départ du ministre zurichois le 30 septembre, le conseiller aux Etats bernois Werner Salzmann a été le premier à se lancer dans la course. Son compatriote et ancien président de l'UDC, Albert Rösti, s'est annoncé trois jours plus tard.

Une seule femme

La conseillère d'Etat nidwaldienne Michèle Blöchliger est l'unique femme à prétendre au poste. «J'ai bien réfléchi avant de me décider». En cas d'élection, le canton de Nidwald serait pour la première fois représenté au gouvernement fédéral. Elle fera office d'outsider dans la course. Après une communication houleuse autour de sa double nationalité, elle doit encore faire ses preuves.

A ce sujet, l'UDC Nidwald a décrit cette communication comme une «erreur»; il ne fait aucun doute que la principale concernée renoncera à son passeport britannique si elle est élue au Conseil fédéral. Estimant que Mme Blöchliger est une «candidate compétente et motivée», la section cantonale a décidé mercredi de soutenir sa candidature, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué.

Toutes les autres femmes pressenties à ce poste se sont désistées. A commencer par Magdalena Martullo Blocher, fille de l'ancien ministre Christoph Blocher. Considérée comme l'une des favorites, la ministre zurichoise de la santé Natalie Rickli veut se concentrer sur les élections au Conseil d'Etat zurichois en février et défendre son siège.

La conseillère nationale st-galloise Esther Friedli préfère tenter sa chance au Conseil des Etats, où le siège du socialiste Paul Rechsteiner sera repourvu en début d'année. Sa collègue obwaldienne Monika Rüegger ne s'est pas non plus présentée.

Un candidat zurichois

Il aura fallu attendre mercredi pour voir sortir du bois un candidat zurichois. Il s'agit de l'ancien conseiller national Hans-Ueli Vogt, qui s'était retiré du Parlement en 2021.

«Mon esprit d'analyse et ma manière rigoureuse de travailler correspondent mieux à une fonction exécutive qu'au travail parlementaire dans un parti appartenant à un pôle politique», a-t-il expliqué. Ouvertement gay, Hans-Ueli Vogt n'y voit aucune difficulté à se faire élire au Conseil fédéral.

Le directeur des finances zougois Heinz Tännler s'est lui aussi mis à disposition de son parti pour prendre le siège d'Ueli Maurer. En tant que «externe» à la Berne fédérale, ses chances sont restreintes, comme l'ont montré plusieurs exemples du passé

Renoncements

La liste des désistements de poids lourds du parti s'est allongée au cours des semaines. Souvent évoqué par les médias, le chef du groupe parlementaire aux Chambres fédérales Thomas Aeschi (UDC/ZG) a été le dernier à renoncer.

Son nom s'ajoute notamment à ceux des conseillers nationaux et ministres zurichois et des conseillers nationaux Gregor Rutz (ZH), Thomas Matter (ZH), Franz Grüter (LU), Marcel Dettling (SZ), Diana Gutjahr (TG), Monika Rüegger (OW) ou encore Andreas Glarner (AG).

Les Verts ont annoncé en début de semaine qu'ils refusaient de lancer un candidat. Ils ont critiqué une élection jouée d'avance.

Choix difficile

Lancer Hans-Ueli Vogt dans la course était «un coup intelligent et une réelle surprise» de la part du parti cantonal, a commenté pour Keystone-ATS le politologue Marc Bühlmann, de l'Université de Berne. Le Zurichois, plutôt orienté vers le consensus, n'est pas un tenant de la ligne dure de l'UDC, ce qui lui donne de bonnes chances d'élection.

Et «la commission de sélection ne peut passer outre cette candidature. Elle devra probablement biffer deux candidats de la liste», selon lui. «Un ticket à plus de trois est peu probable.»

Si l'unique candidature féminine est également sur le ticket, l'un des deux Bernois n'y figurerait pas. Le favori, Albert Rösti, pourrait devoir laisser sa place à M. Salzmann, davantage sur la ligne du parti.

Le conseiller national pourrait alors être proposé par le groupe. Mais les statuts du parti prévoient alors qu'il doive renoncer à son élection. La commission de sélection doit donc également considérer ce scénario.

Unité

Le politologue Michael Hermann estime pour sa part qu'un ticket à plus de deux est peu probable. «Cela donnerait l'impression que le parti ne peut pas se mettre d'accord», a-t-il déclaré.

Le groupe parlementaire UDC aux Chambres fédérales choisira son ticket le 18 novembre en vue de l'élection qui se déroulera le 7 décembre. Si le choix de l'Assemblée fédérale devait se porter sur un autre candidat qu'Hans-Ueli Vogt, ce serait seulement la deuxième fois depuis la création de l'Etat fédéral en 1848 que le canton de Zurich n'aurait plus de représentant au gouvernement.