Recherche sur l'eau Comment éviter les proliférations d'algues

ATS

18.10.2019 - 09:04

Des chercheurs de l'Eawag prélevant des échantillons d'eau dans un des étangs-tests.
Des chercheurs de l'Eawag prélevant des échantillons d'eau dans un des étangs-tests.
Source: Thomas Klaper/Eawag

Séparément, moules et plantes aquatiques sont bonnes pour les eaux, qu'elles épurent tout en contenant la prolifération des algues. Ensemble par contre, elles peuvent faire basculer un écosystème, comme le montre une étude de l'Eawag.

L'équipe d'Anita Narwani, à l'Institut des sciences et technologies de l'eau (Eawag), a mené une série d'expériences dans des étangs-tests remplis avec de l'eau du Greifensee (ZH). Certains contenaient des moules zébrées, une espèce invasive, d'autres la plante aquatique myriophylle en épis, également envahissante, d'autres les deux, d'autres rien de tout cela.

Les chercheurs ont ensuite versé dans l'eau toutes les deux semaines des quantités toujours plus grandes de phosphore et de nitrate, collectant des données pendant trois mois, a indiqué l'Eawag dans un communiqué.

Résultats: il y a eu moins de prolifération d'algues dans les étangs avec seulement la moule ou seulement la plante aquatique que dans ceux qui ne contenaient ni l'une ni l'autre. En revanche, dans les étangs où les deux étaient présentes, les algues ont proliféré nettement plus fort et le phénomène a duré plus longtemps.

De surcroît, des algues bleues ont pris le dessus. Or celles-ci produisent des toxines mortelles pour nombre d'organismes aquatiques. Cela peut conduire à des zones mortes suite à la consommation de la totalité de l'oxygène dissous dans l'eau.

«Les moules et les plantes aquatiques nettoient certes l'eau, mais elles réduisent surtout la proportion d'algues vertes», explique Mme Narwani, citée dans le communiqué. Les algues bleues sont plus résistantes et peuvent se multiplier lorsque les algues vertes diminuent.

Cette étude montre que la stabilité des écosystèmes aquatiques dépend d'interactions complexes entre espèces, ajoute la chercheuse. Elle souligne aussi à quel point l'arrivée d'espèces envahissantes peut les perturber. Ces travaux sont publiés dans la revue britannique Proceedings of the Royal Society B.

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