Conflits d'intérêts Conflits d'intérêts: le Conseil fédéral doit prendre position

cc, ats

16.2.2021 - 11:25

La Suisse ne devrait plus émettre de gaz à effet de serre dès 2050, et donc développer fortement la production d’électricité hydraulique et photovoltaïque. Les cantons alpins appellent le Conseil fédéral à présenter des solutions pour résoudre les conflits d'intérêts environnementaux que cet objectif va susciter.

Globalement, en 2050, 53% de l’électricité devraient provenir de l'hydraulique et 34% d’installations photovoltaïques. (image illustrative)
Globalement, en 2050, 53% de l’électricité devraient provenir de l'hydraulique et 34% d’installations photovoltaïques. (image illustrative)
KEYSTONE

Une réduction des gaz à effet de serre à zéro émission nette d’ici à 2050 implique une augmentation des besoins en électricité, relève la Conférence gouvernementale des cantons alpins (CGCA) dans un communiqué diffusé mardi.

Malgré la mise en œuvre de mesures drastiques d’efficacité, la Confédération table sur une augmentation de la consommation d’électricité de 23 TWh. Globalement, en 2050, 53% de l’électricité devraient provenir de l'hydraulique et 34% d’installations photovoltaïques.

Concernant l'hydraulique, cela implique le développement d’environ 12 TWh, disent les cantons alpins. Actuellement, la production moyenne d’électricité issue de la force hydraulique est de 36,6 TWh par année.

La Confédération prévoit de porter l’énergie hydraulique à 45 TWh d’ici 2050, ce qui correspond à une progression de 8,4 TWh. Les pertes de production d’environ 4 TWh dans les centrales existantes dues au respect des dispositions de la protection de l’environnement ne sont pas prises en compte. Jusqu’à 2050, l’accroissement net nécessaire excédera donc 12 TWh.

Cours d'eau et biotopes détériorés

Utiliser l'hydraulique pour la sécurité de l’approvisionnement est d’une nécessité absolue, souligne la CGCA. Seules sa capacité de stockage et sa flexibilité permettront en effet de compenser efficacement la volatilité du photovoltaïque. Par conséquent, en 2050 également, l'hydraulique devra couvrir plus de la moitié de la production indigène d’électricité renouvelable.

Mais, problème, elle porte aussi atteinte aux cours d’eau et aux biotopes. Il en résulte un conflit d’intérêts entre les mesures pour atteindre les objectifs climatiques et les prescriptions légales pour la protection de l’environnement.

La Conférence gouvernementale des cantons alpins (CGCA) demande dès lors au Conseil fédéral d’indiquer, dans le Message relatif à la «Loi fédérale pour un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables», la façon dont il entend résoudre ces conflits d’objectifs.

Protection du paysage

La situation est identique dans le domaine du photovoltaïque. En 2050, 34 TWh/an devraient provenir des installations photovoltaïques indigènes, soit 32 TWh de plus qu’actuellement.

Pour que l'approvisionnement soit aussi assuré en hiver, de grandes installations photovoltaïques seront nécessaires en montagne, où leur efficacité est plus grande que dans les vallées, dit la CGCA. Mais cela créera également des conflits avec la protection du paysage qu'il faudra résoudre.

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