Conseil des Etats Des scrutins passionnants s'annoncent dans plusieurs cantons

lt, ats

13.5.2023 - 09:05

Les élections au Conseil des Etats s'annoncent passionnantes dans certains cantons, notamment ceux où des sièges sont à repourvoir. En Suisse romande, un duel à gauche pourrait avoir lieu à Neuchâtel, tandis que les jeux semblent être faits dans le canton de Vaud, malgré le départ des deux sortants.

Deux conseillers nationaux viennent défier les deux sortants Philippe Bauer (PLR) et Céline Vara (Verts) dans le canton de Neuchâtel. (archives)
Deux conseillers nationaux viennent défier les deux sortants Philippe Bauer (PLR) et Céline Vara (Verts) dans le canton de Neuchâtel. (archives)
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Deux conseillers nationaux viennent défier les deux sortants Philippe Bauer (PLR) et Céline Vara (Verts) dans le canton de Neuchâtel. Le PS lance le conseiller national Baptiste Hurni pour tenter de récupérer le siège perdu il y a quatre ans. Le scenario le plus attendu est celui d'un duel fratricide à gauche.

Comme le canton élit ses sénateurs à la proportionnelle, les deux partis ont choisi un duo à même de tirer des voix dans tout le canton, avec le conseiller communal de La Chaux-de-Fonds Théo Huguenin-Elie pour le PS et le conseiller national chaux-de-fonnier Fabien Fivaz pour les Verts.

Traditionnellement, droite et gauche se partagent depuis 1999 les sièges du Conseil des Etats à Neuchâtel. L'exception de la législature 2003-2007, durant laquelle deux socialistes siégeaient à la Chambre des cantons, montre toutefois qu'une gauche unie aurait des chances de conquérir les deux sièges, relève le politologue Nenad Stojanovic, interrogé par Keystone-ATS. Verts et PS doivent cependant faire front commun pour y arriver.

Cartes rebrassées dans la Jura

La partie devrait également être disputée dans le canton du Jura, qui élit aussi ses sénateurs à la proportionnelle. Le PS et le Centre vont chercher à défendre leurs sièges, mais l'accession d'Elisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral change la donne et aiguise les appétits. Les deux principaux partis du canton risquent d'affronter un front commun composé de l'UDC et du PLR.

Le PS est placé devant une situation délicate pour défendre son acquis. Il devrait miser sur la sortante Mathilde Crevoisier Crelier et la ministre de l'intérieur Nathalie Barthoulot. Cette candidature pourrait donner plus de poids et de visibilité à la liste socialiste. Mais elle pourrait aussi faire de l'ombre à Mme Crevoisier Crelier.

A Genève, la droite ambitionne de reconquérir le siège perdu par le PLR en 2007. Elle n'a toutefois pas encore arrêté de stratégie au sortir des élections cantonales. Elle devra miser sur des personnalités populaires pour tenter de déboulonner le duo sortant, composé de Carlo Sommaruga (PS) et de Lisa Mazzone (Verts).

Le duo Broulis-Maillard

La situation est plus calme dans le canton de Vaud, où la Verte Adèle Thorens et le PLR Olivier Français quittent leurs postes. Pour M. Stojanovic, les jeux sont faits. Les Verts lancent le conseiller national Raphaël Mahaïm dans la course. Mais ce sont deux anciens poids lourds de la politique cantonale, le PLR Pascal Broulis et le socialiste Pierre-Yves Maillard, qui devraient être élus.

Pour que l'ancien grand argentier cantonal échoue, il faudrait qu'il soit impliqué dans un scandale, estime le politologue. A gauche, il semble pratiquement impossible qu'un candidat soit plus fort que le président de l'Union syndicale suisse (USS), ajoute-t-il.

Duel à gauche dans le canton de Berne

Dans le canton de Berne, l'automne s'annonce chaud. Pas moins de six conseillers nationaux et un ancien conseiller d'Etat se lancent dans la course à la succession de l'ancien maire de Bienne Hans Stöckli. L'UDC sortant Werner Salzmann devrait sans problème être réélu, son parti détenant traditionnellement un siège à la Chambre des cantons.

Les chances de la socialiste Flavia Wasserfallen sont intactes. La conseillère nationale est déjà bien connue et a été considérée comme une candidate potentielle au Conseil fédéral l'hiver dernier, souligne M. Stojanovic.

Mais elle devra affronter l'ancien ministre cantonal Vert Bernhard Pulver, qui est relativement populaire, accessible et qui semble agréable. Grâce à lui, les Verts pourraient réussir à s'emparer d'un siège au Conseil des Etats. Il sera intéressant de voir si les deux partis de gauche parviennent à se coordonner lors d'un éventuel second tour.

Tir de barrage de la gauche?

A Zurich, le sénateur socialiste sortant Daniel Jositsch devrait pouvoir défendre son fauteuil, selon M. Stojanovic. La concurrence s'annonce rude pour le second fauteuil: cinq conseillers nationaux et un conseiller municipal sont sur la ligne de départ pour remplacer le PLR Ruedi Noser, qui ne se représente pas.

Pour le politologue, le PLR a de bonnes chances de conserver son siège grâce à la conseillère nationale Regine Sauter. Tout dépend d'un éventuel second tour: si M. Jositsch est élu dès le premier tour, il est possible que des voix de gauche se reportent sur la vert'libérale Tiana Angelina Moser et empêchent l'élection de la candidate PLR.

Le même scenario pourrait se dérouler en Argovie. Le président du PLR suisse Thierry Burkart devrait lui aussi être reconduit sans problème. Les sept autres candidats devraient se disputer le siège laissé vacant par l'UDC Hansjörg Knecht.

Dans le canton voisin de Soleure, le siège de sénateur du centriste Peter Bischof n'est guère menacé. En revanche, celui du socialiste Roberto Zanetti, qui se retire, est fortement convoité. La mission s'annonce difficile pour la conseillère nationale Franziska Roth (PS) face à son collègue UDC Chistian Imark et au ministre PLR Remo Ankli.