Suspense aux prochaines électionsConseil national: les gagnants de 2019 sous pression
lt, ats
13.5.2023 - 10:41
Les gagnants des vagues «vertes» et «mauves» des élections fédérales de 2019 parviendront-ils à défendre leurs acquis? Ou les partis bourgeois répéteront-ils au niveau national les progrès enregistrés lors des derniers scrutins cantonaux? Les élections de l'automne au Conseil national promettent du suspense.
lt, ats
13.05.2023, 10:41
ATS
Si l'on regarde les élections qui se sont déroulées cette année à Genève, Zurich, Lucerne, Bâle-Campagne et au Tessin, on constate que la vague verte de 2019 a été stoppée, souligne le politologue Nenad Stojanovic, interrogé par Keystone-ATS. Les Verts avaient par exemple gagné deux sièges au détriment du PS, ces fauteuils pourraient être menacés.
A Fribourg, c'est l'UDC qui espère regagner le mandat perdu il y a quatre ans par Jean-François Rime au bénéfice des écologistes. Le parti lance son chef de groupe au parlement cantonal, Nicolas Kolly, au côté du sortant Pierre-André Page. Pour la gauche, le combat s'annonce âpre pour conserver ses trois sièges.
Le camp rose-vert part uni au combat en présentant ses trois sortants: le Vert Gerhard Andrey et les deux socialistes Valérie Piller Carrard et Ursula Schneider Schüttel. Les partis bourgeois eux partent en ordre dispersé, Le Centre ne voulant pas s'allier avec l'UDC à ce stade.
Alliance à droite
Dans le canton de Vaud, c'est l'alliance sacrée à droite. L'Alliance bourgeoise prévoit un grand apparentement, un scenario qui lui a permis de retrouver la majorité au Conseil d'Etat l'an dernier. Elle espère gagner deux sièges. L'UDC notamment aimerait retrouver le siège perdu en 2019.
Au centre de l'échiquier, les Vert'libéraux auront fort à faire pour confirmer leur succès de 2019 après le départ de leur «locomotive» Isabelle Chevalley. Les Verts, qui avaient doublé leur délégation il y a quatre ans, passant de deux à quatre sièges, essaieront aussi de confirmer ce résultat.
Les places seront aussi chères dans le canton du Jura. L'UDC souhaite un rapprochement avec le PLR. Une telle alliance pourrait menacer le PS et le Centre, actuels titulaires des deux sièges du canton.
Départs
A Genève, le PS va chercher à récupérer son troisième siège perdu en 2019. Il mise sur le conseiller administratif de la Ville de Genève, Sami Kanaan, aux côtés des sortants Laurence Fehlmann Rielle et Christian Dandrès. Divisée et désormais exclue du Grand Conseil, l'extrême gauche devra s'entendre, comme le souhaite la Liste d'Union populaire, pour défendre le siège de Stefania Prezioso Batou.
Deux poids lourds ne se représentent pas après quatre législatures sous la Coupole fédérale. L'UDC Yves Nidegger a cédé son siège à Thomas Bläsi, tandis que le PLR Christian Lüscher quittera la Coupole à l'automne.
Une autre figure de l'UDC quitte le Palais fédéral: le Zurichois Roger Köppel. Il est l'un des trois conseillers nationaux sortants du canton (sur 35) qui ne se représentent pas. Peu de bouleversements sont attendus. La tendance est similaire à celle au niveau national: les Verts peuvent trembler, leurs cousins du PVL sont plutôt optimistes.
Le canton le plus peuple de Suisse gagne un siège. L'UDC, le PLR, le PVL ou l'opposant aux mesures antipandémiques Nicolas Rimoldi semblent en mesure de s'en emparer.
A l'inverse, Bâle-Ville perd un siège. Il y aura forcément au moins un déçu parmi les cinq députés sortants. La vert'libérale Katja Christ semble la plus menacée. En 2019, elle avait été élue en 5e position, loin derrière le quatuor de tête. Elle n'a dû son élection qu'à un sous-apparentement qui n'est plus autorisé aujourd'hui.
Les ambitions de l'UDC
En Argovie, les vainqueurs de 2019 pourraient être les perdants de 2023. Le PS, le Centre et le PEV devront batailler pour conserver leurs acquis d'il y a quatre ans. Parmi les «chasseurs», l'UDC a de bonnes cartes pour récupérer son septième siège cédé en 2019. Le PLR veut, lui, reconquérir son troisième mandat.
L'UDC affiche aussi ses ambitions à St-Gall. Après avoir enlevé au PS le fauteuil de Paul Rechsteiner au Conseil des Etats, elle entend reprendre le siège perdu en 2019 à la Chambre du peuple. Si la tendance nationale se confirme, ce pourrait être au détriment des Verts.
Et dans les Grisons, l'UDC présente deux listes, une avec la sortante Magdalena Martullo-Blocher, l'autre avec le président des paysans grisons Thomas Roffler. Objectif affiché: reprendre un siège socialiste.
En progression lors de récentes élections cantonales, l'UDC aura pourtant de la difficulté à défendre tous ses sièges en Suisse centrale. Son mandat nidwaldien semble particulièrement menacé.