Analyse à chaud «Un coup sévère aux principes de sécurité européenne»

sn, ats

24.2.2022 - 12:12

L'offensive en Ukraine est «un coup sévère aux principes de sécurité européenne», selon l'ex-secrétaire général de l'OSCE Thomas Greminger. «La Russie va être très isolée», a dit jeudi à Keystone-ATS le directeur du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP).

Le directeur du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) Thomas Greminger estime que l'offensive russe montre l'importance de la "sécurité collaborative" entre rivaux (archives).
Le directeur du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) Thomas Greminger estime que l'offensive russe montre l'importance de la "sécurité collaborative" entre rivaux (archives).
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Keystone-SDA, sn, ats

Selon lui, il est trop tôt pour savoir si le conflit va se généraliser réellement dans toute l'Ukraine. L'ancien secrétaire général de l'Organisation pour la sécurité et la coopération (OSCE) estime pour le moment possible qu'il vise à éliminer les infrastructures importantes de l'armée ukrainienne et contrôler les deux républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk.

Si l'Ukraine répond largement, une généralisation ne peut être exclue, selon lui. «Le gouvernement ukrainien va aussi tenter d'impliquer l'OTAN», ajoute-t-il.

Depuis la fin de la Guerre froide, les deux principes de libre choix des alliances et d'impossibilité pour un Etat d'augmenter sa sécurité au détriment d'un autre sont supposés réguler les tensions. Ils ont subi jeudi «un autre coup sévère», admet l'ambassadeur suisse.

Toujours tenter le dialogue

Pour autant, M. Greminger estime que la décision du président russe Vladimir Poutine n'enterre pas le besoin d'une «sécurité collaborative», au contraire. Celle-ci «montre ce qui arrive quand on abandonne ce concept» qui vise à établir des mesures de confiance entre rivaux plutôt qu'à préférer la confrontation, insiste-t-il.

De même, les assauts russes n'enlèvent rien au rôle de l'OSCE, plus grande organisation sécuritaire au monde dont sont membres toutes les parties. «L'opération militaire sera presque unanimement condamnée» par les pays associés à l'institution, selon son ancien patron. Dans le futur proche, «un dialogue constructif entre dirigeants semble difficile, voire impossible». Mais il faut activer toutes les possibilités formelles et informelles pour éviter davantage encore une détérioration.