Economie Crans-Montana gèle ses surfaces hôtelières

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2.4.2021 - 05:01

Keystone-SDA, vs, ats

Préoccupées par la disparition d'emplacements hôteliers de valeur, Crans-Montana, Icogne et Lens ont annoncé vendredi geler des parcelles pour cinq ans au plus, le temps de repenser leur politique hôtelière. Les premières mesures tomberont dans six mois.

Dans la station valaisanne de Crans-Montana, le nombre de lits hôteliers est passé de 5500 en 1985 à 2500 aujourd'hui (image d'illustration).
Dans la station valaisanne de Crans-Montana, le nombre de lits hôteliers est passé de 5500 en 1985 à 2500 aujourd'hui (image d'illustration).
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Dans la station de Crans-Montana, que se partagent les communes de Lens, Crans-Montana et Icogne, la plupart des hôtels se situent en zone à bâtir et non en zone d'intérêt public. Rien n'empêche donc leur éventuelle disparition au profit de logements résidentiels, avec à la clé la perte d'emplacements hôteliers souvent stratégiques.

Une tendance qui s'est renforcée: en un peu plus de 35 ans, le nombre de lits hôteliers dans la station valaisanne est passé de 5500 à 2500.

Une situation «dangereuse» qui nous inquiète, indiquent à Keystone-ATS Nicolas Féraud et David Bagnoud, respectivement président de Crans-Montana et de Lens. L'hôtellerie est un des moteurs économiques essentiels au tourisme, surtout pour une station comme Crans-Montana qui accueille notamment des événements internationaux et se profile comme destination de séminaires et de congrès.

Erosion marquée

Pour «stopper l'hémorragie» et la perte parfois de fleurons hôteliers, les trois communes ont décidé de mettre les surfaces hôtelières en zones réservées. Au total, quelque quarante-cinq parcelles sont concernées.

Cette mise en zone «entre en fonction immédiatement, pour cinq ans». Mais la mesure pourrait être levée avant, en fonction des décisions qui pourront être prises dans six mois», indiquent les trois présidents dans un communiqué.

Six mois, le temps que les autorités se donnent pour mettre sur la table différentes mesures: «Il s'agit de donner des perspectives aux hôteliers, par exemple via des aides à la rénovation et à la transformation», précise David Bagnoud.

Le groupe de travail mis sur pied prévoit une prochaine table ronde participative, avec notamment des spécialistes et des hôteliers, pour échanger sur les attentes et solutions qui se dessinent, explique Nicolas Féraud. À la rentrée de septembre, les autorités communales préciseront sous quelle forme exactement un soutien à la branche hôtelière doit être apporté, et ce pour les hôtels existants comme les futurs établissements.

Lente prise de conscience

Globalement, la prise de conscience de l'érosion du nombre de lits hôteliers dans la station a été trop lente, admet le président de Lens. Lui-même a créé dans sa commune six zones hôtelières il y a douze ans, mais cela n'est pas encore suffisant.

La Lex Weber et la loi sur l'aménagement du territoire (LAT) ont provoqué une prise de conscience auprès des autorités et des citoyens. Aujourd'hui, ils perçoivent mieux les dangers de tout miser sur les résidences principales et/ou secondaires au détriment d'un bon parc hôtelier, estime David Bagnoud.

Obligations légales

En repensant la politique hôtelière de la station, les communes répondent aussi à des obligations légales. Dans le respect des exigences fédérales et cantonales en matière d’aménagement du territoire, elles ont déjà «mis sous cloche» une partie de leur territoire, le temps de mettre à jour leur plan d’affectation de zones (PAZ) et de réviser leurs règlements.

Plusieurs hôtels étaient déjà concernés par ce gel. Les zones réservées en vigueur dès vendredi viennent compléter cette première mesure.

Dans leur projet de PAZ, les communes peuvent déterminer des zones d’activités touristiques où des hôtels pourraient être rénovés ou construits. Mais avant de valider ces zones dédiées à l’hôtellerie, le canton exige des communes qu’elles présentent une stratégie cohérente sur l’ensemble du territoire en matière d’hébergement. Et le besoin de nouveaux projets hôteliers doit être justifié compte tenu de l’offre existante, indique le communiqué.