VaudDésaccord gauche-droite sur l'utilisation de la Maison de l'Elysée
gsi, ats
14.12.2021 - 13:31
gsi, ats
14.12.2021, 13:31
14.12.2021, 13:57
ATS
L'utilisation future de la Maison de l'Elysée à Lausanne a fait débat mardi au Grand Conseil vaudois. Les députés de gauche ont tenté en vain de conserver une vocation publique à la bâtisse.
La Maison de l'Elysée doit en effet être réaffectée avec le déménagement du musée de la photographie, qui va s'installer l'an prochain au nouveau pôle muséal de Plateforme 10. Le Conseil d'Etat vaudois, qui utilise déjà le bâtiment pour des réceptions officielles, souhaite agrandir ces espaces. Il veut également y installer le Service des affaires culturelles (SERAC) et de l'Office des affaires extérieures du canton (OAE).
Les députés ont tous reconnu qu'il fallait rénover et assainir énergétiquement la bâtisse du 18e siècle, via un crédit d'ouvrage de 7,3 millions de francs. Cela n'a pas empêché la gauche de tiquer sur la «privatisation» de la Maison de l'Elysée. «Le projet actuel transforme un lieu de culture et populaire en une simple maison d'apparat à usage presque exclusif du Conseil d'Etat», a estimé Alice Genoud (Verts).
Graziella Schaller (Vert'libéraux) a critiqué «le manque d'imagination» du gouvernement qui, selon elle, aurait dû trouver d'autres affectations pour permettre à la population de continuer de visiter les lieux. Elle a relevé que le bâtiment aurait pu, par exemple, accueillir l'Etat civil. Hadrien Buclin (Ensemble à Gauche – POP) a lui estimé que les écoles d'art du canton pourraient en profiter pour des expositions.
Au projet de décret présenté par le Conseil d'Etat, Arnaud Bouverat (PS) a voulu ajouter un amendement, stipulant que la Maison de l'Elysée devait conserver une vocation publique. «Les citoyens doivent pouvoir continuer d'accéder à ce bâtiment», a-t-il dit.
Les jardins restent publics
Plusieurs députés de droite ont rétorqué qu'il était normal que le Conseil d'Etat dispose de son propre bâtiment. «La mixité entre usage public et institutionnel n'a jamais été heureuse. La Maison de l'Elysée n'a pas à devenir une maison de quartier: ne mélangeons pas tout !», a affirmé Jean-Luc Chollet (UDC).
Pierette Roulet-Grin (PLR) a jugé que la gauche n'avait aucun véritable projet à proposer pour réaffecter ce bâtiment. «Vous voulez en faire quoi? Un tea-room? Un caveau?», a-t-elle ironisé.
Conseiller d'Etat en charge du patrimoine bâti, Pascal Broulis a souligné que le véritable attrait de la Maison de l'Elysée demeurait sa façade et ses jardins, et que ceux-ci resteraient ouverts au public. «Il n'y a pas grand-chose à visiter à l'intérieur. Il s'agit d'une maison patricienne, pas d'un musée», a-t-il relevé.
Le projet de décret mentionne aussi que le bâtiment restera accessible «occasionnellement» au public, par exemple lors des Journées du patrimoine ou pour des visites guidées. Un espace doit aussi être aménagé dans les combles, notamment pour des expositions ou des conférences.
A l'issue du premier débat, le projet initial du Conseil d'Etat a été soutenu par la majorité des députés. L'amendement demandant de garantir une vocation publique au bâtiment a été rejeté par 69 députés, tandis qu'ils ont été 65 à le soutenir et 2 à s'abstenir.
Construite à partir de 1780 et classée en note 1 au recensement architectural cantonal, la Maison de l'Elysée est considérée comme l'un des plus beaux bâtiments lausannois, Son architecture de style baroque a été peu modifiée depuis sa construction, à l'exception de l'ajout de l'annexe sur sa façade nord-ouest. Le musée de la photographie, Photo Elysée, y était installé depuis sa création en 1985.