Grand ConseilDavantage de travailleurs sociaux en vue dans l'école fribourgeoise
lp, ats
6.10.2021 - 09:57
lp, ats
06.10.2021, 09:57
06.10.2021, 10:12
ATS
Le Grand Conseil fribourgeois a accepté un mandat demandant la création «rapide» de postes de travailleurs sociaux à l'école obligatoire entre 2022 et 2024. Il n'a pas suivi le gouvernement qui voulait une introduction échelonnée selon les moyens financiers de l'Etat.
Les députés ont donné leur aval au mandat mercredi par 85 voix contre 12 et 4 abstentions. Le texte signé par dix d'entre eux, de tous les partis, a reçu le soutien du Conseil d'Etat qui a toutefois demandé que l'augmentation de la dotation prenne «un rythme adapté au dispositif existant et aux possibilités financières de l’Etat».
Le mandat, soutenu par 40 cosignataires, exige l’introduction généralisée du travail social scolaire dans les écoles obligatoires du canton de 1H-11H. L'idée vise à inscrire «enfin» au plan financier 2022-2026 le travail social scolaire (TSS), de manière généralisée et échelonnée, a rappelé la députée PS Eliane Aebischer.
Problèmes sociaux
«La pandémie a fait ressortir des problèmes sociaux chez les jeunes et nous sommes inquiets au regard de l'échéancier du Conseil d'Etat», a relevé sa collègue de parti Violaine Cotting-Chardonnens. Pour l'heure, seuls 25'000 des 39'000 élèves concernés profitent d'une offre venant d'une loi scolaire révisée il y a six ans déjà.
Le mandat demande aussi de créer les emplois nécessaires à la mise en œuvre de dispositions légales et réglementaires. Aux yeux des mandataires, la réponse du gouvernement apporté à une question antérieure de députés manquait d'éléments concrets à la concrétisation du TSS.
L'instrument évoque l'introduction du TSS par étapes, avec la création de 15 postes en 2022, 15 postes en 2023 et 16 postes en 2024, alors que le gouvernement en suggérait cinq par an seulement. Le financement devrait être assuré selon la formule de répartition légale, soit moitié par le canton, moitié par la ou les communes.
Etalement rejeté
Dans sa réponse, le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen, en charge de l'instruction publique, a reconnu une situation qui voit «les problèmes sociaux se manifester de plus en plus tôt». Mais il a défendu une hausse progressive, se référant à une formule de calcul d'un emploi en équivalent plein temps (EPT) de TSS pour 1000 élèves.
L'exécutif cantonal n’est donc pas entré en matière sur l’introduction généralisée du travail social scolaire et les étapes proposées par les mandataires. Il voulait établir comme priorité l’intégration au budget 2022 des 5,55 EPT de TSS actuellement financés à 100% par les communes.
Jean-Pierre Siggen n'a pas été suivi dans sa volonté de fractionner le mandat pour coller au souhait du Conseil d'Etat, par 76 voix contre 22 sans opposition. Pour rappel, l'instrument parlementaire permet au Grand Conseil d'obliger le Conseil d’Etat à prendre des mesures dans un domaine relevant de sa seule compétence.
Les travailleurs sociaux sont davantage présents pour l'heure dans la partie germanophone du canton que dans la partie francophone, où les médiateurs sont privilégiés. «Ce n'est pas le même métier», a noté la députée PLR Antoinette Badoud, les travailleurs sociaux étant formé pour créer un lien entre élèves, enseignants et familles.