Point sur la science De multiples alternatives à l'expérimentation animale

ats

13.2.2022 - 15:17

Cellules de poissons ou humaines, système immunitaire créé in vitro, impression 3D: la recherche a fait des gros progrès ces vingt dernières années. Les universités de Berne et de Lausanne, entre autres, s'activent pour réduire la dépendance des laboratoires à l'expérimentation animale.

Image d'illustration 
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KEYSTONE/Laurent Gillieron

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Les méthodes alternatives utilisent notamment des cultures cellulaires ou tissulaires humaines et des modèles informatiques. Les scientifiques peuvent ainsi étudier certaines pathologies humaines sur du matériel humain, en remplacement des animaux, lit-on sur le site de Ligue suisse contre la vivisection (LSCV).

Bioprinting et biobanques

«On peut par exemple imprimer de la matière vivante et développer des modèles 3D, et mettre ainsi en culture une tumeur, y adjoindre du tissu sain, ce qui permet de voir les effets lorsque l'on teste un médicament dessus», expliquait récemment à la RTS Luc Fournier, ancien président de la LSCV.

Des chercheurs de l'Université de Berne et de l'Institut de virologie et d'immunologie ont isolé des cellules des voies respiratoires provenant des tissus trachéo-bronchiques d'animaux morts. Ils ont ainsi créé une biobanque de cellules de différentes espèces animales sauvages et domestiques, permettant de réduire le recours aux animaux vivants.

A l'Institut fédéral des sciences et technologies de l'eau, des scientifiques ont développé une lignée de cellules de poissons afin de tester les produits chimiques. Ce qui permettra de se passer de poissons vivants pour des tests d'écotoxicologie. En 2019, près de 8000 d'entre eux ont été utilisés en Suisse à cette fin.

L'Université de Lausanne n'est pas en reste: la recherche sur le vieillissement s'accélère grâce à un petit poisson d'eau douce possédant naturellement une durée de vie brève, le killi. Il permet de réduire de six à dix fois le nombre d'expériences réalisées avec des souris, et d'abandonner complètement l'utilisation d'un modèle murin (espèces de chauves-souris) génétiquement modifié.

Système respiratoire

Les pathologies du système respiratoire comme l'asthme, les allergies et les bronchites peuvent également bénéficier des techniques d'ingénierie tissulaire. Il est désormais possible de reconstituer, à partir de déchets opératoires, des modèles in vitro de ces différentes maladies.

Certaines maladies génétiques humaines comme la mucoviscidose restent difficilement modélisables chez l'animal. Les tissus respiratoires in vitro permettent aussi d'aller beaucoup plus loin dans la recherche, indique encore la LSCV.